Aujourd'hui, l'un des acteurs les plus bavards du secteur continue de donner son point de vue sur tout ce qui se rapproche de près ou de loin au secteur. Interrogé par les technophiles du site Protocol, le visage de la marque Xbox en a placé une pour la concurrence, mais pas forcément celle que l'on croit. En effet, il semblerait que la dernière mode de l'époque soit de considérer ses concurrents d'hier comme des acteurs du passé, en passe de devenir ceux du passif.

Après qu'un certain Shigeru Miyamoto eut identifié l'ogre Disney comme un concurrent plus sérieux dans son domaine que Sony ou Microsoft, voici donc une réplique en forme de retour de bâton de la part de Spencer, qui ne considère pas plus ses adversaires d'hier :

Vous évoquez Nintendo et Sony, et nous avons énormément de respect pour eux, mais à l'avenir, nous considérons Amazon et Google comme nos concurrents principaux.

Ce n'est pas manquer de respect à Nintendo ou Sony, mais les entreprises traditionnelles du secteur commencent à être hors-jeu. J'imagine qu'ils pourraient essayer de re-créer quelque chose comme Azure [la plate-forme de cloud développée par Microsoft], mais nous avons investi des dizaines de milliards de dollars dans le cloud ces dernières années.

Jugés peu compétitifs sur le plan du cloud gaming, Nintendo et Sony n'auraient donc plus forcément les moyens de rester dans la compétition du point de vue de Microsoft, qui a annoncé en grande pompe le fameux Project xCloud en octobre 2018, une solution de cloud gaming qui nous avait plutôt convaincu lors de notre première prise en main.

Le streaming appliqué au jeu vidéo serait donc l'un des points névralgiques de la (ou des) génération(s) à venir, et l'une des clés de la survie des géants du secteur. Cette déclaration en forme d'auto-satisfecit rappelle celle du même Phil Spencer au sortir de la première conférence de Google Stadia.

Rappelons qu'en la matière, Microsoft avait marqué quelques points au printemps dernier, en annonçant justement un partenariat visant à mettre à disposition de Sony les infrastructures d'Azure dans un futur que l'on imagine assez proche. Le mot de la fin est évidemment pour Spencer, qui annonce voir grand, très grand même :

Je ne veux pas m'engager dans une bataille sur les plate-formes avec eux [Nintendo et Sony, donc] alors qu'Amazon et Google se demandent comment faire jouer 7 milliards de personnes dans le monde. En fin de compte, c'est l'objectif.

Vous vous souvenez de la Dreamcast et de ses 6 milliards de joueurs ? Visiblement, Microsoft aussi.