Un mot d'ordre chez Eidos : action ! Ainsi des bas-fonds de l'asile d'Arkham, aux gigantesques plaines de Just Cause 2, en passant par les luxuriantes forêts de bambous de Mini Ninjas, les différentes expériences qui nous furent présentées portaient toutes en elles une réelle volonté de divertissement. Faire du joueur un véritable acteur, et non un simple spectateur. Et dans ce domaine, autant être clair, pour sa première sortie publique, Just Cause 2 aura scotché l'auditoire. Suite directe du premier épisode, ce volet met en scène Rico Rodriguez en plein crapahutage sur l'île de Panau située dans le sud asiatique. Bien. Face à vous donc, un terrain de jeu colossal s'étendant sur plus de 1000 km². Un playground graphiquement réjouissant que vous pourrez aborder de diverses manières puisque près de 100 véhicules (avion de chasse, hélicoptère, moto, jeep, etc) seront mis à votre disposition histoire de faire régner le chaos ! Il s'agit d'ailleurs de la devise très peace du jeu. Heureusement, pour éviter le syndrome bac à sable vide qui avait plané sur le premier opus, les développeurs ont cette fois-ci truffé l'île d'objectifs variés et autres missions alternatives. Une farandole d'action trépidante mise en scène de matière furieusement explosive. La démonstration qui nous fut faite se révéla d'ailleurs des plus concluantes grâce à l'habile mariage entre sensation d'immensité, maîtrise technique et qualité de l'immersion (cycle jour/nuit, intempéries crédibles, ambiance sonore percutante). Avec un écosystème cohérent, le joueur devra bousculer l'ordre établi pour ressentir l'adrénaline du titre. Et lorsque Peter Johansson, producteur du jeu chez Avalanche Studios, vous le dit, en vous fixant droit dans les yeux... il le fait avec un petit sourire, mais la plus grande des fermetés. Explications.

Une cause justifiée

Armé d'un redoutable grappin, Rico peut virtuellement s'agripper à tout élément du décor... mais aussi jouer avec ses ennemis. À tout moment pendant les combats, vous pouvez ainsi harponner un adversaire, ou lui tendre des pièges. Just Cause 2 utilise un tout nouveau moteur graphique boosté à la physique. Par exemple, il est possible de planter son grappin sur un mur et de se servir du filin pour faucher les assaillants. Jubilatoire, et visiblement très jouable. Bien combiné avec le parachute (qu'il est possible d'ouvrir à tout moment), le grappin permet aussi de s'envoler en quelques mètres... de viser une voiture (même à plusieurs dizaines de mètres d'altitude)... de fondre sur elle... d'en éjecter son pilote, et de continuer son chemin au volant. Tout ça dans un seul souffle ! Ajoutez à cela quelques interactions en Quik Time Event bien intégrés, des explosions réellement impressionnantes, des destructions avec réaction en chaîne et ce sentiment rare de liberté absolue (vous marchez sur la plage... mais 2 minutes après vous serez peut être dans un avion de chasse en plein rase mottes), et vous comprendrez que le titre dégage ce doux parfum de l'expérience agréablement défoulante. Vivement une première vidéo pour que vous puissiez mieux vous en rendre compte.

Une chauve-souris tellement bat

Moins exotique, mais tout aussi nerveux, Batman Arkham Asylum semble de plus en plus à l'aise dans son costume de blockbuster de l'été 2009. Si je me permettrai de vous renvoyer à nos premières impressions pour mieux cerner la qualité visuelle, la progression narrative et la force de l'immersion, cette escapade londonienne fut l'occasion de manier pour la première fois le chevalier noir. Et bien que se lancer dans l'aventure principale nous fut interdit, j'ai pu tout de même découvrir un autre pan du jeu : les "Challenge Rooms". Il s'agit ici de défis répartis en deux catégories distinctes. D'un côté les missions d'infiltration, de l'autre des séquences de baston pure où le but reste de maximiser les combos ! Premier constat, les deux modes se révélaient délicieusement addictifs grâce à une réalisation solide, et un vrai focus placé sur la tension. Pour les combats, tout est une question de timing. Il est ainsi possible d'enchaîner jusqu'à une trentaine de combos agrémentées de finish particulièrement percutants. Un bouton pour les coups, un autre pour les esquives, deux en simultané pour des chopes et autres clefs de bras. Simple et efficace comme un pic à glace. Pour l'infiltration (voir la vidéo ci-dessus), Batman bénéficie d'une vue prédateur lui permettant de bien cerner les problématiques qui l'entourent. Après, à vous de composer avec les décors (surfaces fragiles, gargouilles pour s'agripper, etc), en utilisant au mieux votre dextérité et vos équipements. Ainsi à l'image de la gomme explosive, bien utilisés, les gadgets se montrent assez fatals. Même si Batman reste encore un chouia rigide (ça doit être le costume), difficile de prendre la prise en main à défaut. Mieux, au bout de quelques minutes, tendre des pièges et voir les pulsations cardiaques de vos ennemis grimper se révèle des plus jubilatoires. Il y a du style, il y a du rythme... en attendant d'en apprendre plus sur la trame principale, oui, ce Batman Arkham Asylum semble décidément en forme.

De l'ombre à la lumière

Pour conclure ce périple londonien sur une note de légèreté, Eidos dévoilait la nouvelle production de IO Interactive : Mini Ninjas. Bien loin d'un Hitman ou d'un Kane & Lynch, ce titre d'action se retrouve à mi-chemin entre Kung Fu Panda et Mark of Kri. Et difficile de ne pas craquer devant le style graphique volontairement épuré, les petits cris débilisants des ninjas, leurs mouvements nerveux et un humour moins furtif que ses protagonistes. Car si Mini Ninjas s'adressera avant tout aux plus jeunes, il pourrait aussi séduire des gamers avides d'infiltration guillerette. En effet, l'action n'a pas été réduite à sa plus simple expression. Au contraire, vous pourrez à tout moment alterner entre différents personnages, chacun bénéficiant bien évidemment de caractéristiques propres comme le ninja véloce, ou la brute forte mais lente. Vous bénéficierez aussi de pouvoirs cosmiques phénoménaux, dont certains vous permettront de prendre possession d'animaux et ainsi manipuler des poules, des ours, ou des sangliers. L'amour de mère Nature étant au cœur du jeu, dès que vous aurez terrassé un adversaire, un nuage de fumée à la Zelda Wind Waker apparaîtra, laissant s'échapper des animaux en guise d'hommage à Sonic. C'est meuuuugnooon... Vous l'aurez compris, vous pouvez donc faire confiance à IO Interactive pour ne pas avoir sacrifié le jeu sur l'autel de l'ambiance. Un jeu prévu sur toutes les machines de la galaxie, de la next-gen au PC, en passant par la Wii et la DS. Preuve que l'éditeur compte bien faire de ses p'tits ninjas un maxi carton.

À l'heure des bilans et des retours en EuroStar, si Batman devrait voir le jour courant de l'été, Just Cause 2 et Mini Ninjas semblent plus promis à une sortie en fin d'année. Reste une certitude à l'heure de quitter Londres : Eidos n'a pas forcément besoin d'une aventurière ou d'un serial killer chauve pour captiver les joueurs. Si nous attendrons des versions définitives pour juger de manière plus catégorique, oui, l'éditeur tient bien là 3 titres des plus prometteurs. Pas de révolution, mais une vraie application à divertir. Il y a quelques jours, entre deux averses et parties de poker, Londres était décidément une ville pleine de charmes...