Chaque volet de la saga débute désormais par une introduction cinématique époustouflante, cependant Fire Emblem : Three Houses se distingue par une ambiance sensiblement plus sombre, voire viscérale qui évoque immanquablement Game of Thrones, en particulier à travers ses batailles dantesques. Cette tonalité semble trouver son écho dans les accents mélancoliques des musiques, écoutables à l'envi via le menu au fur et à mesure de l'avancée. Idem pour la teneur des dialogues traduits en français, dont les doublages en anglais ou en japonais, proposés d'emblée, ne sauraient cacher la gravité des décisions que cette épopée demande de prendre. A commencer par celui du mode de difficulté, débutant ou classique (synonyme de mort définitive des personnages), puis de sa maison, qui intervient rapidement dans le sillage du prologue. A peine le temps de connaître les étudiants des différentes écoles - et leurs têtes de classes respectives - qu'il faut déjà choisir ceux dont on incarne le professeur, prénommé par défaut Byleth.

L'académie des héros

Comme son appellation l'indique, ce volet réunit la fine fleur des trois régions de Fódlan au sein du monastère de Garreg Mach, siège de l'église qui veille à la cohésion de ce continent en proie aux conflits. Ce lieu sert ainsi d'académie à la façon de Poudlard dans Harry Potter, une sorte de microcosme à découvrir en marge des pugilats à l'image de la caserne d'Awakening et du château de Fates, avec de nombreuses quêtes (optionnelles ou pas) au programme. Toutefois sa présentation en trois dimensions, sa taille et sa population plutôt massives lui donnent une toute autre envergure, assortie d'activités sous forme de mini jeux. Il comporte en effet un réfectoire pour cuisiner et manger en compagnie de ses ouailles, une serre afin de cultiver diverses plantes, une cathédrale vouée à la prière ou la chorale, un étang pour taquiner le goujon, une bibliothèque riche en informations sur la mythologie très importante de cet univers, des dortoirs, une écurie, un terrain d'entraînement et surtout, des salles de classe.

La bosse des Classes

Car c'est là que se déroulent les cours dispensés les enseignants, dotés d'un niveau de tutorat évolutif. Ces leçons s'effectuent suivant une méthode automatique selon des objectifs déterminés, ou sélective de manière à se concentrer sur certains élèves et leur faire passer les examens requis pour tenter de changer de classe - l'épreuve risquant de se solder par un échec en fonction de leurs compétences. Le développement de leurs aptitudes et techniques en dépend naturellement, tandis que les interactions suscitées par cette vie en communauté engendrent traditionnellement des affinités parmi les protagonistes, y compris pendant les corvées. De telles relations permettent également le recrutement d'autres élèves, et se traduisent évidemment par des caractéristiques augmentées en cas d'alliances sur le champ de bataille. Le calendrier et son planning d'occupations se révèlent donc fort utiles, d'autant que le nombre d'activités est conditionné à une réserve de points quotidiens, auxquelles les escarmouches sont aussi soumises.

Esclandres d'escouades

Si certaines s'avèrent même gratuites, une aubaine pour renforcer ses troupes, les armes s'usent à nouveau (mais se réparent éventuellement entre les phases de combats), tandis que leur principe de force/faiblesse triangulaire demeure de mise, fût-il rapporté aux capacités. Une formule somme toute conservatrice a priori, exception faite de la possibilité d'adjoindre des escouades. Celles-ci se résument à des groupes de soldats issus de différentes catégories que l'on attribue aux élèves, sachant qu'elles autorisent des attaques spécifiques, telles que repousser l'adversité d'une case ou l'immobiliser au tour suivant. Alors que l'ampleur des cartes ne semble pas gigantesque par rapport aux précédents épisode, le théâtre des arènes gagne ainsi en densité, notamment grâce à la mise en scène de ces offensives résolument spectaculaires. Reste à voir ce que réserve la suite de cette aventure, ainsi que l'incidence de la maison choisie sur son déroulement, puisque chacun des périples pourrait flirter avec la centaine d'heures, sans parler des perspectives asynchrones en ligne...

ON L'ATTEND... PASSIONNÉMENT !
Sensiblement plus sombre dans son ton, immensément plus vivant de par son univers, et encore plus épique durant les combats, ce Fire Emblem : Three Houses s'annonce comme une oeuvre absolument grandiose.