Pathfinder Kingmaker est adapté du jeu de rôles papier intitulé Pathfinder Adventure Path dont l'univers fut lancé en 2008. Et le studio Owlcat Games est loin d'être le premier à surfer sur la vague du RPG Old school. On aura aussi en tête les oeuvres de qualité du studio Obsidian mais aussi et surtout l'excellentissime Divinity: Original Sin 2 de Larian de l'année dernière qui fut une véritable claque dans le genre. Là où Pathfinder Kinmaker marque sa différence c'est en proposant des combats en temps réel avec pause possible à tout moment. Nous y reviendrons un peu plus tard, mais c'est sûrement le plus gros problème du jeu.

D'une profondeur insondable

Comme tout bon RPG, il est possible de créer son personnage de zéro même si le jeu propose tout de même quelques archétypes de départ. Le moins que l'on puisse dire c'est que Pathfinder est un jeu qui demande de l'investissement : 30 minutes, c'est le temps que nous avons passé dans le menu de création des personnages pour pouvoir faire naître notre héros. Au final nous avons choisi un rogue (une classe de personnage roublarde qui peut se déplacer silencieusement et porter des coups rapides et puissants). Difficile de faire une liste exhaustive des possibilités tant elles sont nombreuses : Choix du portrait, de sa carrure, des ses compétences et même de sa date de naissance. Clairement le jeu n'est pas avare en possibilités, c'est là qu'on prend conscience de l'ADN du jeu de rôles papier que Pathfinder porte en lui. Le jeu fourmille de détails et les plus curieux pourront en apprendre plus sur l'univers grâce à une encyclopédie complète sur quasiment tous les aspects du jeu...

Le désir de bien faire

Un travail gigantesque a été réalisé pour vous donner l'impression de jouer à un jeu de rôles papier ne serait-ce que par le choix gargantuesque des possibilités de dialogue. Un vrai bon travail d'écriture (et de doublage) a été effectué. Dès la première heure on sent déjà l'impact de nos choix et la valeur morale que cela peut avoir sur d'autres personnages. Un peu à la manière d'un Star Wars KOTOR, notre personnage penche vers le Bien ou le Mal selon les embranchements que l'on prend. Dommage que l'aspect RPG pur ne soit pas épaulé par un système de combat digne de ce nom.

Des combats... à revoir

Pour l'instant (cela s'améliora peut-être plus tard dans le jeu) les combats sont brouillons et le jeu aurait pu gagner en clarté avec un système au tour par tour. Quand on voit les réussites que sont un Tyranny ou un Divinity, on a du mal à saisir le choix d'un système en temps réel pour un RPG old-school de ce type. Si cela peut s'avérer utile quand on gère 1 ou 2 personnages, cela devient une véritable catastrophe avec 4 personnages. On ne sait pas qui fait quoi, on perd nos héros dans la mêlée, on ne sait pas qui a déjà des ordres et qui doit en recevoir (et la "pause" n'aide en rien). Bref, il faut mettre la main sur une version finale pour mieux s'en rendre compte mais ça semble être une belle erreur. Car le coté brouillon apporte de l'intransigeance aux affrontements.

Fort heureusement tout ceci est éclipsé par la richesse de l'univers qui s'offre à nous. La direction artistique fait son petit effet et on parcoure avec plaisir les environnements des Stolen Land. Le jeu proposera d'ailleurs beaucoup de diversité et les développeurs promettent entre 35 et 80 heures de jeu, 100 monstres différents, 145 lieux différentes, etc. Un monde magique et immense semble donc s'offrir à vous.

ON L'ATTEND... AVEC CURIOSITÉ !
Pathfinder : Kingmaker est une belle surprise. Ce n'est clairement pas une claque dans le genre, mais ça reste un délicieux moment quand on est amateur de RPG old-school. D'une profondeur insondable, le désir de bien faire de la part des développeurs pour retranscrire une véritable ambiance de jeu de rôles papier est presque palpable. Dommage que la partie combat ne suive pas et soit si brouillonne. Si Pathfinder Kingmaker avait eu un mode au tour par tour, on aurait entre les mains un RPG qui pourrait se hisser directement sur le podium du genre. Le titre n'en reste pas moins de bonne facture et il aura de quoi ravir les rôlistes.