Il s'appelle Graham Joyce, et c'est un auteur britannique de fantasy, plusieurs fois primé pour ses écrits, à qui l'on doit entre autres "Les limites de l'enchantement" et "La Fée des dents". Ça ne vous dira sans doute rien. Mais c'est en tout cas bien lui qui travaillera sur le scénario du Doom 4 d'id Software, annoncé en mai dernier sur PC pour une sortie à l'horizon 2010. C'est le 6 janvier que Graham a posté sur son site personnel :

Je vais aussi travailler sur le jeu vidéo Doom 4 pour id Software. Je joue à Doom depuis des années. Okay, un petit secret : je ne chatouille pas mon clavier pour feindre l'écriture de lignes de prose immortelles pendant huit heures d'affilée tous les jours. Non. Parfois, les batteries créatives sont à plat, il faut le dire, et pour les recharger, je suis susceptible d'aller promener le chien ; décrocher le luth du mur (ok, la guitare) ; lire quelques lignes du mystique soufi Rumi ; ou charcuter nonchalamment quelques démons dans Doom. Pendant des années, je me suis fait balancer, et plus d'une fois, par mes sauvages, qui avec leur oreille collée à la porte, pouvaient entendre la détonation des explosions et les grognements des démons atomisés par le feu de mon canon ; et ils me vendaient immédiatement à leur mère. J'entends encore leur voix nerveuse de l'autre côté de la porte : "Maman, il n'écrit pas, il joue à des jeux vidéo !" Maintenant, puisque j'ai été embauché pour contribuer à l'histoire de Doom 4, je peux dire ce qui a de toutes façons été vrai de tous temps. Je travaille.

Âgé de 55 ans, Graham Joyce est donc, aussi, un joueur - et un amateur de l'incontournable série qui a fait sursauter tant de joueurs depuis son premier volet en 1993. Par contre, pour ce qui est de détails sur le jeu à proprement parler, ou la direction que Graham et id comptent prendre, c'est motus. Rappelons donc ce qu'on sait pour l'instant : usant du dernier moteur id Tech 5 (celui qui sera inauguré par le jeu Rage), il sera "particulièrement différent" de Doom 3, de la bouche de John Carmack, tout en renouant avec l'emphase portée par le second opus sur l'Action, plutôt que celle placée sur l'horreur du dernier volet en date :

Ça doit être le triomphe des armes lourdes sur les forces démoniaques, d'une certaine façon, et il faut qu'on y renvoie du démon en enfer de partout.

Décidément, c'est deux-là étaient faits pour s'entendre, j'ai l'impression.