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Face à Logitech dont nous avons récemment parlé ici-même, Razer possède un positionnement plus exclusif vers les gamers. Il est moins question de proposer un périphérique pour faire des vidéo conférences que d'avoir un outil pour incruster sa bobine pendant une session de jeu. En ce sens, la Razer Kiyo pourrait donc convenir à la cible concernée.

La lumière s'incruste

Un des soucis majeurs que rencontrent les streamers qui souhaitent diffuser du contenu, c'est d'avoir une incrustation efficace. Pour ce faire, il faut avoir à la fois un fond vert et un éclairage de face efficace. Idéalement, deux sources pour éviter de projeter des ombres. Seulement, cela signifie que la pièce choisie pour streamer doit être assez vaste pour contenir tout le matériel et avoir le recul nécessaire pour poser ces projecteurs. Même s'ils sont de plus en plus compactes, il n'est pas toujours évident de concilier l'ergonomie d'un bureau de jeu et les nécessités d'un petit studio. Si on peut faire l'économie d'un fond vert avec certains logiciels qui floutent l'arrière-plan ou l'incrustent même, il faut toujours être assez éclairé pour que le détourage soit efficace et pas trop baveux.

A l'image de certains anneaux lumineux utilisés en photographie, la Kiyo et son objectif s'entourent d'un anneau à LED pour éclairer le sujet. Les 12 LED proposent une lumière à température du jour (5600K), la technologie a l'avantage de rester compatible avec une faible consommation. L'alimentation via l'USB 2.0 est suffisante et si vous n'êtes pas à 3 mètres de votre écran, vous serez mis en lumière correctement (10 Lux à 1 mètre de distance).

Le réglage d'intensité s'effectue via une molette crantée circulaire qui fait le tour de la caméra (12 niveaux de réglage sont ainsi disponibles). Cela permet d'éviter un éblouissement gênant pendant que vous jouez, mais dans ce cas, la qualité de l'incrustation que vous auriez choisi risque d'en pâtir. Il faut donc trouver un compromis entre ce qui vous permet de jouer correctement face à l'écran et l'intensité de la source lumineuse propice à obtenir une incrustation acceptable. Étonnamment, le fait d'avoir de la lumière de face en phase de jeu est moins gênant que ce à quoi on aurait pu s'attendre, même si on s'éloigne des conditions optimales de jeu.

Quoi qu'il en soit, cet éclairage supplémentaire permet de gagner en finesse et en détails dans des conditions d'éclairage dégradées ou minimales. L'adjonction de cet anneau est un vrai plus par rapport à une caméra classique et même si la définition ne monte pas aussi haut qu'avec la BRIO 4K (qui représente encore un pas en avant en termes de performances), avoir plus de lumière compense presque.

Ergnonomis simplex

La qualité de fabrication de l'ensemble est bonne, le câble USB est malheureusement inamovible et protégé par un blindage tressé. Il est moins long (1,5m) que ce qu'a pu proposer Razer par le passé et que la concurrence, mais ce n'est pas forcément un défaut. Ceci dit, il est plus facile de plier un câble correctement s'il est trop long, que de devoir composer avec une distance trop courte entre le point de diffusion et l'unité centrale du PC.

Le socle permet aussi bien de fixer la caméra sur un écran de façon sécurisée, que d'être posé à même le bureau. Une fois pliée, la bête ressemble à un empilement de trois anneaux. Sur le dessous, on retrouve un orifice fileté pour fixer un pied photo par exemple. Sur la façade avant se trouve le témoin de fonctionnement et un micro omnidirectionnel.

Autofocus paresseux

Pas de logiciel spécifique pour régler la caméra, il faudra obligatoirement passer par les paramètres de Windows ou un autre logiciel tiers pour régler finement l'image. C'est une chose surprenante, alors que la concurrence propose presque toujours des petits outils et que Razer utilise généralement Synapse pour tous ses produits.

De plus, l'autofocus de la Kiyo est beaucoup moins rapide et performant que celui de la C920. Si vous souhaitez faire des unboxing, c'est donc un paramètre à prendre sérieusement en considération. En plan fixe, aucun souci, mais si vous avez besoin de rapprocher ou d'éloigner des objets de la caméra, il vous faudra être patients pour que les mises au point soient efficaces.

La Razer Kiyo n'est pas en concurrence directe avec la BRIO 4K qui se situe dans la gamme de prix supérieure. Mais aux alentours de 110€ elle en est à la fois trop proche (150€ pour la BRIO sans suite logicielle Xsplit) et reste sensiblement plus chère qu'une Logitech C920 (environ 75€). Cette différence n'est justifiable que par son système d'éclairage circulaire. A l'utilisateur de voir donc s'il souhaite faire d'une pierre deux coups s'il ne dispose pas encore d'une lumière suffisante pour streamer selon ses critères de qualité. Car en dehors de cela, la C920 reste souvent la préférence des futures stars de Youtube et Twitch.

EN RÉSUMÉ :

La Razer Kiyo a la (très) bonne idée d'importer le système d'éclairage que l'on trouve pour de nombreux objectifs d'appareils photo. Ces systèmes circulaires sont peu encombrants et le fait d'épurer le design en incorporant le réglage d'intensité dans l'anneau de pourtour est une excellente idée. C'est à la fois pratique et précis. C'est précisément autour de cette seule différence que la Kiyo plaide en sa faveur. Cette source lumineuse supplémentaire permet de gagner en précision à l'image et en justesse des couleurs. Le prix semble cohérent, puisque situé entre une C920 performante, mais sans lumière et une BRIO 4K largement au dessus en performances pures.

FICHE TECHNIQUE :

  • Dimensions : 60mm x 67mm (repliée)
  • Résolutions: 1080p 30FPS / 720p 60FPS / 480p 30FPS / 360p 30FPS
  • Champ de vision : 81,6°
  • Micros : Mono omnidirectionnel
  • Poids : 197g (avec câble)
  • Connectique : USB 2.0 câble de 2,5m
  • Prix constaté : 110€ (mars 2018)

Page du constructeur : Razer Kiyo
Manuel : Razer Kiyo
Logiciel : Néant