Il est toujours frustrant de voir un développeur jouer sans pouvoir poser soi-même les mains sur la manette ou sur le clavier/souris et c'est bien dommage dans le cas de Greedfall qui se veut être un jeu d'action-RPG avec des notions d'exploration importante.

Dans cet univers étrange dépeint devant nos yeux, un monde humain au bord du chaos à cause d'un virus mortel. Nous sommes dans une sorte d'univers alternatif inspiré du XVIIème et XVIIIème siècle, ce qui veut notamment dire poudre à canon et arme à feu. Les hommes ont découvert une île mystérieuse et fantastique sur laquelle la magie semble régner en maître et qui pourrait bien être le dernier espoir de l'Humanité.

Une très belle direction artistique

On a donc dans l'ambiance générale une atmosphère d'Amérique post-colonisation, notamment dans la ville principale et la majorité des bâtiments. Un beau game design en perspective inspiré des peintures de l'époque, notamment flamandes.

Pour vous plonger plus encore dans cette ambiance et vous faire comprendre mieux encore le background, de nombreuses cut-scenes semblent venir s'immiscer dans l'aventure. RPG oblige, le jeu propose de nombreuses libertés communes au genre comme la possibilité de créer son personnage (homme ou femme), d'avoir des dialogues à choix multiple et une grande dose d'exploration.

La map semble relativement grande et le tout est découpé en 16 zones distinctes. Nous n'avons malheureusement pas pu voir grand chose de ce coté-ci, mais nous avons tout de même pu admirer quelques plaines verdoyantes et quelques bois entre deux combats. Il s'en dégage de belles couleurs et de beaux panoramas. Le moteur graphique fait donc clairement bien son travail à l'heure actuelle mais quelque chose dérange dans les personnages. Une impression de déjà-vu avec d'autres jeux édités par Focus ? Difficile à dire, mais le charisme générale semble absent, un héros sans âme ? Attention toutefois le jeu est encore loin d'être terminé, il ne faut donc pas prendre tout ceci comme quelque chose de définitif, car de nombreux éléments pourraient encore changer au fil des mois, et du coup améliorer sensiblement l'ensemble.

Un manque flagrant de dynamisme

Le jeu n'étant pas que contemplatif il est aussi possible d'influer sur le monde, notamment via des factions qui parsèment l'univers du jeu, où il semble à fois possible d'être médiateur entre les conflits ou au contraire belliqueux.

De bonnes idées mais comme nous allons le voir il reste encore un peu de travail, notamment sur les combats qui sont un poil mous et qui manquent d'intensité. L'usage de magie de notre héros fonctionne, tout comme l'usage des armes à feu mais ça manque de punch dans la réaction des ennemis. En d'autres termes ce n'est pas encore assez dynamique, comme si notre personnage manquait de puissance. Encore une notion qui sera amenée à changer dans les mois à venir nous n'en doutons pas. Mais il est toutefois dommage quand on a des armes à feu en main, d'avoir l'impression d'égratigner l'ennemi.

Ce qui marche d'emblée, c'est donc sans conteste l'univers et la sensation de voyage exotique à travers les différentes zones de l'île. La magie de la découverte est belle et bien présente et nous n'avons pourtant aperçu que 25 minutes de jeu... Le titre devrait avoir une durée de vie approximative de 35 heures et +.

ON L'ATTEND... AVEC CURIOSITÉ
Dans Greedfall ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent. Les sensations d'exotisme et de voyage dans cette île pleine de mystères fonctionnent très bien. Le tout est appuyé par un level-design de qualité et une bonne direction artistique mais quelque chose de gênant cloche au niveau du charisme des personnages, comme une sensation de déjà-vu et une absence d'âme pour le héros. De plus les combats souffrent pour l'instant d'un manque de dynamisme malgré l'utilisation de la magie et des armes à feu. Avoir la sensation d'égratigner l'ennemi avec un mousquet est tout de même fort dommage. Le jeu n'en reste pas moins attrayant et il nous tarde d'en savoir plus dans les mois à venir...