Nous nous sommes donc rendu au sein du studio Creative Assembly pour y découvrir leur nouveau bébé pendant 2 bonnes heures. L'objectif était de jouer la campagne pour en découvrir les nouveautés inhérentes à ce nouveau volet.

Mais d'abord revenons rapidement sur le contexte historique... Nous sommes en l'an de grâce 878 après JC, soit quelques décennies après les événements de la célèbre série TV Vikings (pour vous donner un ordre d'idée). La bataille d'Ethandun vient d'avoir lieu et le Roi de Wessex (actuelle région d'Angleterre) Alfred le Grand vient d'humilier les armées danoises du chef viking Guthrum, mais la guerre n'est pas encore terminée. C'est dans ce contexte difficile que le jeu commence. Nous étions toutefois loin des turpitudes de l'Angleterre et nous avons en effet incarné la faction Mide, un royaume Irlandais se trouvant au centre de l'île et ayant les mains libres, car relativement éloignée des incursions Vikings.

Nouvelles échelles, nouvelles proportions

Première constatation et non des moindres : La carte est grande, extrêmement grande. Car si à l'inverse des autres Total War nous n'avons pas à notre disposition une large zone géographique couverte, les échelles et les proportions sont totalement différentes.

Et les îles de Grande-Bretagne sont représentées dans leurs moindres détails. Il en ressort une agréable sensation bucolique, avec de grandes plaines verdoyantes, de vastes forêts et sous-bois, et son lot de champs de jacinthes typique des paysages britanniques. Malgré tout, si vous êtes habitué à la diversité d'un Total War Warhammer ou même d'un Rome II, vous risquez d'être déçus car on reste vraiment dans la même zone géographique et tout a tendance à se ressembler aussi bien sur la carte de campagne que les champs de bataille.

Coté technique c'est relativement beau, plus beau que dans un Warhammer avec énormément plus de détails malgré le côté un peu fade et grisâtre de la luminosité. Notons d'ailleurs que selon les propres mots des développeurs il ne s'agit pas du moteur de Total War : Warhammer mais du moteur amélioré d'Attila, c'est à s'y perdre mais le plus important à retenir est que le moteur graphique tient clairement la route pour un jeu de 2018.

La chasse au Viking est ouverte

Chaque faction possède ses propres objectifs mais le but est généralement de pouvoir unifier l'Irlande (pour les royaumes Irlandais) et de bouter les forces Danoises de l'île. À cela vient s'ajouter des missions annexes tout au long de la campagne et l'apparition d'événements à choix multiples, une très intéressante mécanique qui donne l'impression d'un monde vivant. Un événement s'affiche à l'écran pour mentionner que les vikings entament une incursion en Irlande ? Vous avez le choix de les aider, de rejoindre vos alliés Chrétiens ou encore de rester neutre. Simple mais efficace, cela rappelle à moindre échelle ce qu'il est possible de faire dans Crusader Kings II. On peut par exemple se liguer entre Royaumes Chrétiens pour éradiquer l'envahisseur Viking, ce qui devient vite une nécessité quand on se rend compte de la puissance des armées Danoises en début de partie, un enfer !

Les fans de Total War seront ravis d'apprendre également le retour de l'arbre généalogique version remastérisée où l'on peut marier les femmes et les hommes de sa famille avec des familles étrangères pour créer des liens de sang et donc forger de fructueuses alliances. Parmi les nouveautés il nous est offert la possibilité de recruter divers "serviteurs" pour ses personnages historiques permettant de jouir ainsi de divers bonus. Si l'un de vos généraux est par exemple quelque peu déloyal, il est possible de recruter un prêtre pour "corriger" ce vilain défaut. En effet chaque personnage possède une barre de loyauté qui peut mener à des révoltes ou même des changements de factions si elle n'est pas prise au sérieux. Le recrutement des troupes a aussi subi des évolutions. Désormais les régiments se remplissent en hommes au fil des saisons (il n'est pas question d'année ou de mois dans ce TW, mais uniquement du passage des saisons) et il faut attendre plusieurs saisons avant qu'un régiment ne soit au complet en termes de troupes. Mais dans le même temps il est aussi concevable d'utiliser les régiments incomplets en effectif en cas de coup dur.

Tout n'est pas rose sur ce Total War

Le point négatif très gênant sur la carte de campagne est l'aspect brouillon des informations et des menus. On ne comprend pas vraiment où sont nos frontières sans effectuer un de-zoom et on aurait préféré une carte plus claire, avec pourquoi pas un système de stries ou de couleurs façon Paradox Interactive qui permet en un clin d'oeil de comprendre où est la limite de notre territoire. Un point noir qui ne demanderait pas grand chose pour être corrigé.

Coté bataille, pas beaucoup de nouveautés à l'horizon si ce n'est de beaux changements au niveau des sièges, il est ainsi faisable d'encercler plus facilement la ville assiégée lors de la phase de préparation. Une nouveauté bienvenue.

Pour le reste c'est du grand classique mais le moteur graphique offre tout de même un plus beau rendu que Total War : Warhammer II qui était une énorme déception visuelle. Les différentes cartes offrent beaucoup de coins boisés pour tenter des attaques surprises et des formations de combats permettant de contourner l'adversaire.

ON L'ATTEND... IMPATIEMMENT !
Le retour à L'Histoire va faire du bien à la série Total War, d'autant que l'on peut à travers Britannia découvrir une époque que l'on a peu l'occasion de connaitre en France, malgré il est vrai, le succès grandissant de la série Vikings qui est du véritable pain béni pour The Creative Assembly. Si la carte de campagne n'est pas exempte de défaut, notamment avec ce sérieux souci de lisibilité, le jeu dans son ensemble reste fun à jouer et agréable à l'oeil et il permet de retrouver enfin ce qui faisait le charme des Total War historiques. On se questionne toutefois sur la raison d'être de la licence "A Total War Saga", car Britannia au même titre que les autres jeux de la série reste quand même dans les rangs et ne change clairement pas suffisamment les choses pour mériter d'être dans une catégorie à part. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Le jeu sort dans tout les cas le 19 avril 2018. Et d'ici là, nous aurons encore des choses à voir et à dire.