Allons droit au but : si Nuts & Bolts vous a désappointé et que vous attendez toujours désespérément un "vrai" troisième épisode de Banjo, vous l'aurez ce printemps. C'est certain. C'est écrit. Bon, la subtilité, c'est qu'il ne s'appellera pas Banjo-Threeie ou un truc dans le genre et qu'il ne mettra pas en scène l'ours gentil et l'oiseau moqueur. A la place, vous aurez un caméléon gentil et une chauve-souris moqueuse, respectivement baptisés Yooka (qu'on dirige) et Laylee (qui reste sur le dos de son pote). Mais pour le reste, c'est du pareil au même. Même style. Même univers coloré habité par des objets animés et expressifs comme une chaussure toon de Roger Rabbit et de créatures bizarroïdes... Avec une réalisation plus fine et colorée qu'en 1999, forcément (même si la réalisation fait davantage jeu de milieu de tableau PS3/360), et à une échelle un peu plus étendue.

Yooka Dance

Qu'est-ce qui a changé depuis nos impressions en direct de la Gamescom 2016 ? Nous n'avons pas été lâchés 30 minutes dans une démo. Ce sont un peu plus de 2 heures que nous avons passé manette en mains. Ce depuis la case départ. On a pu découvrir les deux protagonistes commencer leur recherche des Pagies (des pages de livres super mimis), et après tuto et discussion avec Trowzer, serpent-marchand au look incroyable, découvrir Hivory Towers, usine des vilaines gens de Capital B. A l'intérieur de celle-ci, qui servira de hub tout au long de l'aventure, des bouquins géants qui ouvrent vers des mondes à explorer. Nous avons pu pénétrer TribalstackTropics, le tout premier d'entre eux. Une sorte de jungle aux accents Incas qui nous ont bien occupé. Très vaste, abritant divers secteurs bien marqués, le lieu regorge de PNJ hilarants. Ce premier casting, allant d'un chevalier porcin à un squelette dans une marmite en passant par une scientifique poulpesque, un nuage désireux de faire la course et même Shovel Knight (qui s'exprime par des "Yo" qui font penser qu'AHL était au doublage), vous demanderont de chercher des objets ou des comparses bien précis. Avec, à la clé, des Pagies nécessaires pour débloquer d'autres univers... Ou étendre celui-ci !

Laylee de l'humanité

Oui, au bout d'un certain nombre de feuilles récoltées, vous aurez droit à un stage beaucoup, beaucoup plus grand. Et recelant donc d'encore plus de secrets et de lieux à essayer d'atteindre. "Essayer", car comme le coup de queue tournoyant pour occire des bestioles masquées, la possibilité de sauter et celle de se mettre en boule pour remonter les pentes glissantes ne suffisent pas, il va falloir récolter des plumes, souvent bien cachées, en vue d'acheter de nouveaux mouvements. On trouve ici le Sonar Shot, pour révéler des interrupteurs transparents, le Slurp Shot, pour absorber des fruits permettant de cracher du feu, de l'eau ou de la glace, et le Buddy Slam, Attaque Rodéo destinée à marteler le sol. Et chaque capacité aide à atteindre de nouvelles zones. Collecter de nouvelles plumes. De nouveaux trésors. De nouvelles pages. Se creuser la tête sur de nouveaux puzzles. Affronter de nouveaux pièges. Et aller se fader des bosses, dont le redoutable Rampo, dont les rondins de bois à éviter et l'haleine enflammée font encore faire des cauchemars à votre serviteur.

Tout n'est pas si facile

C'est que, en l'état, on comprend qu'il faudra probablement un petit temps d'adaptation pour bien maîtriser le jeu de Playtonic. La maniabilité un peu sèche, couplée à une caméra parfois fofolle qui empêche de bien réussir des phases de plate-forme simplistes de prime abord, ne facilite pas la vie. C'est encore plus vrai avec Kartos Karting, mini-jeu d'arcade façon Off-Road proposé par le dino polygonal Rextro et qui pourra se laisser tâter en multi. Il faudra donc se montrer vigilant concernant cet aspect. Car si la formule employée à de nombreuses reprises par Rare dans son glorieux passé - en version maousse - et le style volontairement con-con et enjoué (sur des musiques qui ne dénotent pas) font mouche, on n'en sera que plus triste en cas de frustrations répétées...

ON L'ATTEND... BEAUCOUP
En dépit de quelques soucis liés à la prise en main, Yooka-Laylee ne semble pas parti pour trahir les joueurs qui ont placé leur confiance en lui. En dépit d'une prise en mains un peu crispante par moment, il se présente comme des retrouvailles tout à fait convenables avec un genre qu'on n'aurait voulu ne jamais voir aussi peu représenté. L'humour et la bonne humeur sont là, le challenge a tout l'air de répondre présent. Ne reste plus qu'à valider la promesse. Verdict à l'approche de la sortie, calée au 11 avril prochain sur PS4, Xbox One, PC et Mac - et un peu plus tard sur Nintendo Switch.