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Durant l'entretien radiophonique, Valérie Pécresse a qualifié le décrochage scolaire de fléau, à propos duquel l'élue Les Républicains connait déjà les coupables : les addictions, pour lesquelles elle compte instaurer des test salivaires à l'entrée des lycées. Mais de quelles addictions parle-t-elle ?

A la racine de ce fléau, mettons des mots. Les addictions. Le tabac... la drogue, l'alcool et les jeux vidéo, qui sont une autre forme d'addiction.

Pour mémoire, dans un rapport présenté le 1er mars 2012, l'Académie Nationale de Médecine soulignait que l'addiction au jeu vidéo n'était pas reconnue en France :

Il n'y a pas de consensus scientifique sur l'existence de réelles addictions aux jeux vidéo. En l'absence d'études précisant leurs critères, il est préférable d'utiliser le terme de pratiques excessives, moins stigmatisant.

Les familles doivent s'informer sur le contenu et les types de jeux en fonction de l'âge de l'enfant ou de l'adolescent, et réguler le temps passé en préservant leurs autres activités. Le rôle éducatif des parents est primordial. Les parents doivent aussi être des modèles et ne pas passer eux-mêmes un temps excessif devant leurs propres écrans.

L'ancienne ministre associe donc des substances aux effets dévastateurs en cas de consommation régulière à un loisir dont la pratique excessive peut être tout aussi dangereuse que celle d'autres médias ou divertissements tels que la télévision. 

Ce n'est pas la première fois que nos dirigeants se fendent de tels amalgames. On se souvient que Nadine Morano, à qui la rédaction avait alors rédigé une lettre ouverte en 2008 alors qu'elle était Secrétaire d'Etat à la famille, mettait déjà tout dans le même panier, avec un petit supplément violence.

Et c'est reparti pour un tour...

On songera aussi à cette campagne de prévention de l'Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé (INPES) du début de l'année 2015, dans laquelle la consommation de jeu vidéo était placée sur le même plan que celle du cannabis et de l'alcool.

Mais on rappellera également que le jeu vidéo peut aussi être pris au sérieux. Pour preuve, le souhait du premier ministre Manuel Valls de voir davantage et d'encadrer des compétitions de jeux vidéo en France, ainsi que le projet de loi pour une République Numérique, chapeauté par la Secrétaire d'Etat au numérique Axelle Lemaire, qui a accueilli avec bienveillance les conclusions des parlementaires concernant l'avenir de l'eSport dans notre beau pays.

Comme quoi, tout n'est pas perdu.

Pour répondre, calmement à Valérie Pécresse, Julien a d'ailleurs réalisé un J'ai quelque chose à vous : NON, le jeu vidéo n'est pas une addiction ! 

Nous ne saurions trop lui conseiller de parcourir notre interview et dossier sur le sujet, réalisé avec l'INPES (Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé) : 

Jeu vidéo, alcool, cannabis
notre interview pour tout savoir

[Via]