Regardez-moi bien dans les yeux...

Alors que Traz (ce Dieu vivant) évoquait hier soir la possible arrivée d'Apple sur le marché des consoles de salon, certaines voix s'élèvent déjà pour tempérer ce qui n'est aujourd'hui qu'une rumeur. Et cette voix a un nom. Un nom plutôt respecté dans le milieu d'ailleurs. John Camarck, directeur technique et petit génie d'Id Software. John ne mâchait d'ailleurs pas ses mots lors de la dernière QuakeCon. Sa cible ? Steve Jobs, patron et iGuru d'Apple ! On l'écoute :

La vérité c'est que Steve Jobs se fiche des jeux vidéo. C'est typiquement le genre de phrases qui sera reprise, qu'on lui rapportera et qui fera de moi l'une de ses têtes de turc pendant un bon bout de temps... jusqu'à ce qu'il ait besoin de moi. Mais je le pense vraiment. Ce n'est pas un gamer.

En même temps, Ken Kutaragi à l'époque de la PlayStation, Bill Gates pour la Xbox ou Yamauchi pour Nintendo... j'ai comme un doute sur le fait qu'ils étaient des purs gamers. Mais John Carmack s'explique...

Il est difficile de demander à quelqu'un de développer et de promouvoir quelque chose en quoi il ne croit pas. Ce que je veux dire c'est qu'il croit dans la force de la musique, il a créé iTunes, il a fait en sorte que ça marche, et ils ont réalisé quelque chose de fantastique... mais ce n'est pas un joueur.

En clair, et selon Carmack, le sieur Steve Jobs a besoin d'être guidé par ses instincts. Jobs a besoin de croire en ses projets pour les porter... et il ne croit pas au jeu vidéo, en tout cas, ça ne l'intéresse pas plus que ça. OK, mec. Sauf que j'apporterai tout de même une nuance à la lumière de ce qui a été dévoilé lors de la dernière keynote de Steevy. iPhone comme iPod Touch ont été présentés de manière insistantes comme de séduisantes plate-formes de jeu. La publicité iPod Touch est même exclusivement articulée autour de cet argument, de cette promesse ludique. Car si Steve Jobs ne s'est probablement pas subitement transformé en gamer addict, l'homme n'est pas non plus sourd, ni aveugle. Et encore moins manchot. Le cœur et la raison. Un vaste débat. Surtout si vous y ajoutez l'odeur des dollars.

Affaire à suivre (et ce sera ma phrase de chute du jour)...