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Ainsi, selon L'Observatoire B2V des Mémoires, les résultats d'une enquête IFOP inédite (version complète pdf à télécharger) précise que 65% des français se disent inquiets du développement de l'intelligence artificielle.

Cette nouvelle étude de l'Observatoire aborde le thème de l'Intelligence artificielle et l'essor des masses de données (Big Data). Le sondage partiel que vous pouvez retrouver dans notre galeriemontre clairement que les français interrogés sont plutôt "partagés" sur cet épineux dossier.

Si les deux tiers d'entre eux estiment que le Big Data et l'IA seront bénéfiques dans le futur, un tiers des personnes interrogées reste persuadé que ce ne sera pas le cas... Les deux tiers encore estiment que cela sera bénéfique, notamment en matière de santé, tandis qu'un tiers ne le pense pas. Comme souvent, les résultats ne sont pas les mêmes selon votre sexe, votre niveau d'éducation, votre âge ou même selon votre région.

Ainsi, comme le constate le Professeur Jean-Gabriel Ganascia, entre autres Professeur à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) :

73% des hommes, 78% des cadres et professions libérales et 83% des bac + 2 pensent que l'intelligence artificielle et les masses de données prendront un grand essor à l'avenir, contre seulement, 65% des femmes, 57% des artisans et commerçants et 63% des niveaux d'études inférieurs au baccalauréat.

Symétriquement, 67% des femmes s'inquiètent des progrès de l'intelligence artificielle contre 63% des hommes. Et, curieusement, 69% des 25 à 34 ans s'inquiètent, presque autant que les 65 ans et plus (70%), là où seulement 64% des 35 à 65 ans et 50% des 18 à 24 ans manifestent leur inquiétude.

Le philosophe Bernard Siegler et Directeur de l'IRI, dresse lui aussi son propre constat :

L'enseignement de ce sondage est clair : la population dans son ensemble d'une part est consciente de l'importance des enjeux liés à la nouvelle intelligence artificielle qui émerge de la réticulation généralisée des terriens via les smartphones, de ses promesses potentielles, mais aussi et surtout de ses dangers. 

C'est assez rassurant : quand on sait que des personnalités aussi bien informées que Stephen Hawking ou William Gates ont elles-mêmes manifesté leur très grande préoccupation avec des dizaines de scientifiques de grand renom face à ce qui se met en place, il est heureux de constater que les personnes interrogées reflètent une conscience de la dimension pharmacologique du numérique, c'est à dire le fait qu'il constitue autant un remède qu'un poison - et que dans l'immédiat, le coût toxique semble s'imposer plutôt que les dimensions curatives.