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Nintendo n'aime pas la violence exacerbée. Ce n'est un secret pour personne. Il n'est donc pas surprenant d'apprendre que la production d'un FPS basé sur un film James Bond lui a posé quelques problèmes philosophiques. 

Martin Hollis, co-designer de GoldenEye 007 au sein du studio britannique Rare, est récemment intervenu dans le cadre du GameCity Festival pour raconter la création du célèbre FPS. Et il avait une anecdote croustillante dans son escarcelle. Il explique en effet qu'en fin de développement, l'équipe a reçu un fax de Shigeru Miyamoto dans lequel le créateur de Mario faisait plusieurs suggestions pour le moins étonnantes (pour ne pas dire autre chose) : 

Le premier point évoqué dans ce fax était qu'il y avait trop de meurtres rapprochés. Il trouvait ça un peu trop horrible. Mais je ne pense pas avoir tenu compte de ce retour. Le second point concernait le fait qu'il trouvait le jeu trop tragique en raison du nombre de meurtres. Il a alors suggéré que cela pourrait être sympa si, à la fin du jeu, vous serriez la main de tous vos ennemis à l'hôpital. 

Cette suggestion clairement farfelue et risible était pourtant bien sérieuse. Mais plutôt que de la suivre, et ainsi dénaturer l'expérience, Martin Hollis a trouvé une solution plus subtile. Le concepteur a en effet intégré un générique dans lequel les différents personnages du jeu sont présentés. Ainsi, le jeu laisse entendre de manière implicite que ces protagonistes sont incarnés par des acteurs et qu'aucun meurtre n'est réel. 

À noter que Martin Hollis a tout de même avoué que sa vision originale pour GoldenEye était bien plus gore que le jeu final. Même s'il pensait initialement que les "fontaines de sang" étaient géniales, il a fini par penser que cela faisait peut-être "un peu trop de rouge" à l'écran. 

[Source : The Guardian]