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La récente affaire qui a touché la féministe Lindy West semble avoir ouvert les yeux de Dick Costolo, PDG de Twitter.

Pour rappel, la chroniqueuse de GQ et The Guardian, cible de trolls parmi les plus velus, a eu la désagréable surprise de se voir harcelée par un compte Twitter volant l'identité de son père... décédé. Fait inqualifiable qu'elle a su gérer en ne lui opposant pas le silence. Au contraire, comme elle l'indique dans un billet racontant son expérience : elle a nourri le troll jusqu'à le faire exploser

Reste la question du traitement de ce genre de situations par le réseau social. Un memo interne ayant atterri dans les mains de nos confrères de The Verge ne laisse aucun doute sur le malaise.

A un employé s'interrogeant en début de semaine sur la possibilité de ne plus laisser prospérer les harcèlements sexistes et racistes sur la plateforme de communication, Costolo a répondu sans ambages :

Nous sommes nuls dans notre traitement des abus et des trolls. Cela fait des années que nous sommes nuls. Ce n'est pas secret et le reste du monde en parle chaque jour. Nous perdons de plus en plus d'usagers en ne répondant pas à de simples problèmes de trolls auxquels ils font face jour après jour.

J'ai franchement honte de la manière dont nous gérons cela depuis que je suis PDG. C'est absurde. Il n'y a aucune excuse à cela. Je prends l'entière responsabilité pour notre déficit d'agressivité sur ce terrain. Ce n'est la faute de personne à part moi et c'est embarrassant.

Tout le monde au sein de la direction sait que c'est vital.

Twitter cherche donc à progresser, c'est certain. De nouveaux outils ont été proposés. Comme le démontre Anita Sarkeesian (qui avait quand même dû quitter son domicile après de sérieuses menaces) avec un document recensant les différentes agressions verbales dont elle a été l'objet entre le 20 et le 26 janvier 2015, ça n'a pas l'air de suffire.

Une autre réponse encore plus volontaire semble marquer l'envie d'agir.

Laissez-moi être très clair concernant ma réponse. J'assume la responsabilité de notre échec à gérer ce problème en tant que compagnie. Je pensais l'avoir spécifié , alors laissez-moi réitérer ce que j'ai dit, à savoir que j'en assume personnellement la responsabilité. J'ai spécifiquement dit "ce n'est la faute de personne à part moi.

Nous DEVONS être capables de nous dire la vérité, et la vérité c'est que tout le monde sait que nous n'avons pas su gérer ce problème de manière efficiente, nous n'approchons même pas du niveau auquel nous être actuellement. Et cela dépend de moi et de personne d'autre... Alors nous allons réparer ça. Et je vais prendre mes responsabilités pour m'assurer que les gens travaillant dessus jour et nuit ont les ressources nécessaires pour régler le problème, qu'il y a des zones de responsabilités claires et que nos décisions et choix seront sans équivoque.

Plus de répondant, et plus vite, dans le report d'abus avérés ? En tout cas, l'espoir est permis. Nous observerons avec attention les démarches engagées par Twitter dans les jours et semaines qui viennent.

Quoi qu'il en soit, la Miss France en moi ne demande que la fin de ces conneries.