Commençons par l'actualité brûlante de la semaine dernière (The Evil Within reporté, réactions horrifiées des joueurs) puisque The Evil Within a été repoussé au 24 octobre prochain, alors qu'il devait initialement sortir sur Xbox One, PS4, PS3, Xbox 360 et PC le 29 août. Une nouvelle qui fait froid dans le dos mais qui peut sans doute s'expliquer par quelques soucis techniques encore présents lorsque nous avons pu nous essayer à la version Xbox One du jeu il y a quelques jours et qui constituera la démo présentée à l'E3 2014.

Un détective dans la mouise

Lorsque l'on voir The Evil Within, on comprend de suite que Mikami veut profiter de ce nouveau titre pour revenir aux racines du survival horror, celui qui a été instauré par Resident Evil en 1997 et qui a tant perdu de sa superbe ces dernières années. En effet, le détective Sebastian Castellanos vit un véritable cauchemar. Après voir découvert un horrible meurtre, il semble perdu dans un rêve atroce qui ira explorer les tréfonds de l'esprit humain. Et autant dire que nos pensées les plus sombres ne sont pas jolies à voir. Entre ambiances oppressantes, villages abandonnés dans une cambrousse, qui d'ailleurs fait penser au fameux film "Massacre à la Tronçonneuse", habités par des cadavres décharnés et des docteurs tarés qui font, évidemment, des expériences aux limites du supportable, nous pouvons désormais convenir que The Evil Within se rapproche finalement plus de Silent Hill. Et cela est bien entendu voulu puisque nous devons, comme précisé plus haut, nous pencher sur les côtés sombres de l'esprit humain. Autant vous dire que vous allez avoir peur et ce fut d'ailleurs mon cas...

Arsenal de mort

Vue à l'épaule, comme dans RE 4, la tension est à son maximum lorsqu'on croise des monstres en tout genre allant des classiques mort-vivants en passant par The Grudge (X 1000), un boucher ultra-équipé aux armes blanches ou encore le fameux Ruvik, un ex-patient aux pouvoirs psychiques développés. Et pour lutter contre ces monstres venus de l'enfer, sachez que Sebastian, aussi déstabilisé soit-il, profite d'un pistolet et d'un fusil efficace mais dont il faudra compter les munitions... Si l'action est donc de la partie, la bonne nouvelle est que le joueur peut tout aussi bien utiliser les pièges disséminés dans le manoir et l'hôpital que nous avons explorés pour les retourner contre ses ennemis. On comprend vite alors, tant les munitions manquent parfois, que l'exploration et la discrétion sont une obligation. Ceci afin d'éviter certains affrontements, d'autant que plusieurs semblent carrément impossibles à gagner. Sebastian devient alors une proie qui doit se cacher (dans les placards ou sous les tables par exemple), utiliser les pièges qui lui étaient réservés contre ses adversaires et toujours prévoir une porte de sortie, quelle que soit la situation. En parlant de portes, Mikami et les développeurs de Tango Gameworks en ont collé pas mal dans leur jeu, sans doute à la mémoire de Resident Evil, mais, rassurez-vous, celles-ci ne servent pas à masquer les temps de chargement mais plutôt à créer la peur lorsqu'on entre dans une nouvelle pièce...

Mal de cerveau

Il y aura donc bien de l'action dans The Evil Within mais aussi de la tension avec une mise en scène façon film d'horreur. Si les ficelles pour vous faire peur sont de prime abord classiques, elles fonctionnent plutôt bien et les âmes sensibles vont souffrir. Et le tout est renforcé par la discrétion dont il faut faire preuve pour éviter les confrontations trop ardues. La pression est ainsi souvent présente et le joueur devra constamment jouer la prudence en observant bien les lieux pour repérer ses ennemis et trouver les éventuels pièges à tourner à son avantage. Certains auront sans doute déjà mal au crâne rien que d'y penser mais sachez que des énigmes viendront corser le tout. A l'image des jeux utilisant des macro-puzzles, il faudra parfois traverser une maison entière pour la parcourir de part en part afin d'activer plusieurs verrous au moyen d'énigmes basées, si je puis le dire ainsi, sur le cerveau humain. Votre logique sera elle aussi mise à rude épreuve et même si ces puzzles ne sont pas insurmontables, il demanderont tout de même un minimum de jugeote.

Avec une réalisation de qualité, mais qui ne colle pas pour autant une baffe sur next-gen, The Evil Within semble tabler sur un savant mélange entre nostalgie (Resident Evil), horreur gore et stressante (Silent Hill), un peu d'action (Resident Evil 4), ambiance paranormale (Paranormal Activity / The Grudge) et jeu de cache-cache, pour maintenir le joueur sous pression. Un cocktail a priori détonnant que nous attendront d'avoir en version finale pour être certain qu'il soit réellement percutant.