L'histoire de Enemy Front se déroule... pendant la seconde Guerre Mondiale, une période de l'histoire essorée dans les jeux vidéo, c'est pourquoi je ne m'attarderais pas sur le scénario, a priori classique, dans lequel on incarne un résistant nommé Robert Hawkins.

Quatre jeux en un ?

L'intérêt d'Enemy Front réside donc dans son gameplay qui se veut un peu plus varié qu'ailleurs. Pour cela les développeurs ont mis à notre disposition plusieurs manières d'aborder chacune des missions (certaines sont en "couloir", d'autres en espace dit ouvert) de ce FPS. S'il est bien entendu possible d'aller au front, arme au poing, sans se poser de questions, sachez que le titre permet, par ailleurs, de s'infiltrer, toujours le plus discrètement possible. On fera par exemple péter un camion dans un coin pour attirer les gardes et les contourner ou on égorgera avec vigueur des soldats en arrivant dans leur dos avec fourberie. Mais pour les fans de tir à distance, progresser en jouant les apprentis sniper sera aussi possible. La méthode la plus intéressante cependant réside, à en croire les développeurs, dans des mécaniques de sabotage. Ce dernier type de gameplay est intéressant dans le sens où il propose d'observer les décors pour en exploiter les failles. Jugez plutôt !

Tu le vois l'arbre là-bas ? Il va nous servir !

Robert, en bon soldat, peut observer les lieux dans chacune de ses missions grâce à ses jumelles. Et s'il a de bons yeux, il pourra même repérer des éléments, luisants dans les décors, et indiquant une possibilité d'interaction. Ainsi, on a vu notre héros tirer dans des treuils au bout desquels pendaient des gigantesques caisses afin de les faire tomber sur ses ennemis, appuyer sur des détonateurs alors que les soldats adverses étaient en train de poser des explosifs (un carnage !) ou encore tirer sur des rondins de bois entassés afin de les faire déferler sur ses assaillants. Preuve qu'on peut donc bien profiter des possibilités offertes par les environnements, tout en sachant que rien ne nous y oblige et qu'on peut toujours faire le ménage à la main, ou plutôt à la mitrailleuse.

Gameplay daté ?

Si sur le papier ces idées paraissent intéressantes, avouons que le résultat en jeu n'est pas révolutionnaire, même s'il demeure sympathique, puisque dans l'absolu interagir avec l'environnement n'a rien de réellement nouveau. Pour autant, le fait qu'il s'agisse d'une option donne le choix aux joueurs d'aborder les missions comme bon leur semble et en cela, c'est plutôt une bonne nouvelle. Pour le reste, soulignons malheureusement que le gameplay, même s'il demeure efficace, est un peu daté : pas de possibilité de ramper par exemple (mais on peut se baisser en revanche), les armes se révèlent assez classiques et, grosse déception ici, l'intelligence artificielle des gardes est des plus basiques, les soldats vous fonçant trop souvent dessus sans réfléchir. On termine enfin en soulignant que l'on a pu traverser un pan de niveau entier en courant comme un dératé jusqu'à un checkpoint... Inquiétant.

Beauté fatale ?

Malgré ces éléments qui restent a peaufiner, avouons que le jeu est relativement plaisant à prendre en mains, mais aussi à regarder. En effet si Enemy Front ne sort que les consoles old-gen (ça me fait mal de dire ça pour la PS3 et la 360 mais bon...) et PC, il se révèle particulièrement agréable à l'oeil. Ceci grâce à une direction artistique des plus travaillées. Robert se balade ainsi dans des campagnes verdoyantes, des camps très colorés, des villes chargées en détails, etc. Ca n'a l'air de rien mais pour un jeu traitant de la seconde Guerre Mondiale, il faut avouer que la palette de couleurs, à la fois riche et souvent bien choisie, nous change des champs de batailles grisonnants des autres jeux du genre.

ON L'ATTEND : UN PEU

Enemy Front ne révolutionnera pas le genre FPS mais il tente au moins de se distinguer de ses confrères en proposant plusieurs manières d'aborder ses missions et en nous offrant un rendu très coloré qui fait plaisir, compte tenu de la période de l'histoire dont il s'inspire. Et avec ses 10h de solo estimé (pas de coop) et son mode multi (dont les détails n'ont pas encore été révélés), il pourrait sans doute satisfaire les accros du genre. Néanmoins, son gameplay trop vieillot et l'I.A apparemment peu développée de ses ennemis risquent de décevoir... Réponse définitive le 13 juin 2014 sur PS3, Xbox 360 et PC.