Petit, Hideo Kojima avait beaucoup de rêves, comme celui de devenir astronaute ou encore détective au LAPD... Oui, vous avez bien lu !

Moi, mon rêve quand j'étais enfant, c'était de devenir astronaute. Je n'ai pas réussi à me rendre dans l'espace, mais pouvoir visiter des pays du monde entier grâce à mon métier, ça me rend bien sûr très heureux.

Oui, j'avais beaucoup de rêves ! J'ai également voulu être sauveteur d'animaux en voie de disparition : aller dans tous les pays, trouver des espèces rares et les ramener pour les préserver - je trouvais ça vraiment très classe. J'ai aussi pensé devenir détective à la LAPD, au département de la police de Los Angeles. Voilà, vous savez tout ! [Rires].

Puis Hideo Kojima a grandi. En 1986, alors qu'il n'a que 23 ans, il rejoint les rangs de Konami. Il va d'ailleurs connaitre son premier échec en tant que créateur de jeux vidéo avec Lost Warld, titre qui fut annulé, semant le doute chez le jeune designer :

En 1986, quand je suis rentré chez Konami, nous étions presque tous autodidactes, jeunes et passionnés. Comme j'avais la chance de savoir dessiner, on m'a directement donné la responsabilité de créer un jeu. Mais nous n'étions pas formés et nous manquions d'expérience. On essayait malgré tout de faire comme on pouvait, on tâtonnait, on bossait comme des dingues...

Mais on n'y arrivait pas ! J'ai connu une période vraiment difficile à ce moment-là. J'avais une petite amie mais je ne prenais plus le temps de sortir avec elle, j'oubliais même de l'appeler, c'était catastrophique... Alors bien sûr elle m'a plaqué ! Mais je me suis dit : "ce n'est pas grave, il te reste au moins les jeux vidéo, tu vas pouvoir te recentrer, tu as encore ton projet !"

Une semaine plus tard, mon supérieur m'a annoncé que mon jeu était annulé ... C'était vraiment la cata, là ! Je n'arrivais même plus à manger à cette époque tellement j'étais déprimé.

Mais le salut vient dès lors qu'on lui donne la responsabilité de créer un jeu qui deviendra son oeuvre : Metal Gear. Au départ, son équipe ne le pensait pas à la hauteur, étant donné que sa seule expérience n'était que celle d'un projet avorté, un jeu n'ayant jamais vu le jour :

Eh bien un jour on m'a demandé d'essayer d'imaginer un jeu de guerre... et c'est le jeu qui sera amené à devenir Metal Gear. Mais ça n'a pas été facile. Comme j'avais pour première expérience un jeu avorté, j'étais assez peu crédible auprès de l'équipe ! Beaucoup de gens disaient : "Ouh là, non seulement il est débutant, mais en plus son premier essai est un échec total puisque le jeu n'a même pas vu le jour..."

Donc j'étais un peu mal à l'aise en fait... [Rires]. Et puis finalement le jeu est sorti et il a eu de très bonnes critiques. A partir de là, j'ai gagné un statut plus digne de mes prétentions !

De l'eau a coulé sous les ponts depuis cette époque, Hideo Kojima est désormais reconnu comme l'une des figures emblématiques de la scène vidéoludique. Mais le créateur pense à l'avenir, et à faire autre chose :

En termes de chiffres, ce sera compliqué de faire mieux, vu le succès de Metal Gear. Mais ces choses quantifiables ne m'intéressent pas vraiment, et je pense avoir encore en moi les ressources suffisantes pour faire autre chose, pour créer d'autres oeuvres qui soient aussi marquantes pour les joueurs. Même si elles n'ont pas le même succès, j'espère qu'elles auront au moins le même impact.

Hideo Kojima ne compte donc pas s'arrêter là et c'est tant mieux pour nous. En attendant, il nous faut attendre la sortie de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain avant de voir ce que nous offrira le créateur par la suite...


Vous pouvez lire l'intégralité de l'interview chez nos confrères des Inrocks, mais aussi regarder le portrait de Hideo Kojima sur le site de l'émission Clique de Canal+, avec des extraits de ladite interview.