Hier encore, avec 12h12 de jeu par semaine, nous apprenions que le jeu vidéo était devenue une pratique culturelle privilégiée des français. Loin devant l'écoute de musique ou la lecture. Et pourtant, tout n'est pas rose. Explications.

L'étude réalisée par l'institut GfK et commandée par le Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC) se montre claire : en 2012, le marché français du jeu vidéo physique a baissé de 15,5% en volume et de 13,6% en valeur. Une baisse encore plus forte que celle déjà enregistrée l'année dernière. 

Dans le même temps, les jeux vidéo français souffrent plus encore que les productions étrangères (-22,3% contre -15%), expliquant la fermeture de plus d'une vingtaine de studios hexagonaux rien qu'au premier semestre. Sombre période.

La France du jeu vidéo en quelques chiffres (2012)

  • 28,9 millions : le nombre de jeux physiques vendus en France
  • 38,07€ : le prix moyen d'un jeu "boîte" (+2,3% sur un an)
  • 71,1 % : la part chiffre d'affaire captée par les jeux consoles de salon
  • 788,6 millions d'euros : le CA estimé du jeu dématérialisé

En France, le jeu vidéo crée donc surtout de la valeur sur console de salon. De manière écrasante (71% des revenus du marché des jeux vidéo hors ligne). Attention, cela ne signifie pas qu'il n'y a que sur console de salon que des jeux vidéo sont consommés... cela veut cependant dire que c'est là que les utilisateurs dépensent le plus d'argent. 

Car si les jeux smartphones/tablettes ont littéralement explosé et enregistrent la plus forte progression de tous les segments, leur prix rikiki ne permet pas encore de générer des revenus élevés... hormis pour quelques phénomènes ultra rentables. Un vrai souci aujourd'hui que de trouver un business model cohérent dans ce domaine.

 

Les français aiment l'Action/Aventure

Intéressant par exemple de réaliser que le genre de jeu le plus populaire en France reste l'Action/Aventure (24,8 % des ventes). Une situation d'ailleurs stable, puisque c'était déjà le cas en 2011.

Viennent ensuite le FPS (en baisse toutefois de près de 19%) et les jeux de sport (-1,8%). A noter d'ailleurs que c'est le segment de jeux des FPS qui reste le plus coûteux, avec une moyenne de 48,7€ par jeu vendu.

 

Répartition des parts de marché

Au-delà des fantasmes, cette étude permet aussi de savoir quelle est la répartition des recettes générées par tranches d'âge. On pourra ainsi constater que c'est aux deux extrémités de l'échelle que se concentrent le plus d'achats. 

  • Jeux 3+ : 32,4 %
  • Jeux 7+ : 11 %
  • Jeux 12+ : 14,6 %
  • Jeux 16+ : 10,9 %
  • Jeux 18+ : 29,9 %

La Next Gen pour repartir vers l'avant

Ne succombons pas à la morosité. En effet si le constat peut paraître alarmant, n'oubliez pas qu'il s'agit des chiffres de l'année 2012. L'industrie du jeu vidéo a d'ailleurs toujours été cyclique, et rarement une génération de consoles n'aura duré aussi longtemps. Si la période est indéniablement tendue, il serait prématuré d'abandonner le navire...

Ainsi même si le début d'année 2013 n'a pas permis de lever tous les doutes en terme de volume de ventes, il reste de grands jeux à sortir sur le duo PS360, tandis que l'arrivée des PS4 et Xbox One, couplée avec l'attendu démarrage de la Wii U, laissent espérer une fin d'année 2013 en fanfare. Plus que jamais, le dernier trimestre sera le juge de paix de notre média.

Il sera donc extrêmement intéressant (et important) d'observer le comportement des joueurs et donc du marché. Alors que le jeu vidéo sur smartphones/tablettes ne cesse de progresser en volume... mais peine encore à créer de la valeur, et que les jeux AAA coûtent de plus en plus cher à produire et à marketer, le jeu vidéo va devoir rapidement renouer avec le succès commercial sous peine de connaître une nouvelle crise de croissance.

Le changement c'est maintenant, qu'il disait. Dans le jeu vidéo du moins, nous nous retrouvons clairement à un embranchement historique. Et comme toujours, si  l'on sent les développeurs et constructeurs jouer leurs cartes à fond, in fine ce sera aux joueurs de décider de l'issue de la partie.

Alors à nous de... jouer.

 -Via-