Déjà dans Saints Row : The Third, l'humour était omniprésent. Des ghettos des gangs les Saints, la bande à laquelle appartient le héros, sont passés du statut de petit groupe de délinquants notoires à celui de groupe de rap au succès planétaire et les voici à présent à la tête de la Maison Blanche. Oui, vous avez bien lu, les Saints sont désormais dans les arcanes du pouvoir des Etats-Unis d'Amérique. Un détail scénaristique qui illustre la démesure bien barrée du soft...

Le rêve américain

Ce que nous raconte Saints Row depuis le premier volet se résume à l'ascension d'un gang et de son leader, le joueur. Le rêve américain version déconne en somme. La campagne de ce GTA like se distingue donc par un humour gras particulièrement présent et de nombreuses cinématiques pas piquées des hannetons que l'on découvre avec délectation dans les quêtes principales de ce monde ouvert. La recette n'a pas changé aujourd'hui mais sachez qu'après être devenu des stars du rap, les Saints ont commencé à lutter contre le terrorisme. Ouais, carrément, nous sommes en plein patriotisme mais avec un zeste de légèreté. L'introduction du jeu raconte d'ailleurs une mission du gang au sein d'une base terroriste en plein Moyen-Orient. Le ton est donné de suite avec un héros qui rassemble à lui tout seul les qualités de tous les Expandables réunis et un nom de mission évocateur "Zero Saints Thirthy", se rapportant évidemment au film / docu sur Ben Laden, "Zero Dark Thirthy". Les inspirations du soft sont par ailleurs nombreuses avec des scènes cultes calquées sur celles de jeux ou de films particuliers. Pêle-mêle on reconnait The Matrix, Call of Duty, Superman ou encore Medal of Honor. La palme revient à la séquence finale du premier niveau du jeu dans laquelle on voit le héros se sacrifier pour sauver les Etats-Unis, façon Bruce Willis dans Armageddon, le tout sur la musique du film éponyme que l'on doit au groupe Aerosmith, "I don't wanna miss a thing". Quand je vous dit que le ton est donné...

Folie douce

Mais si vous savez désormais que le scénario du jeu est sous "exta", méfiez-vous tout de même car les développeurs n'ont pas manqué d'idées et l'histoire pourrait néanmoins vous surprendre. Je ne développe pas pour éviter de spoiler mais les premières heures de jeu se révèlent assez étonnantes avec une invasion Extra-Terrestres façon Independence Day, le film, ou encore la présence de mondes parallèles. Du grand n'importe quoi, je le répète. On passe sur les nouveaux aménagements concernant l'interface qui sont pour le moins appréciables et qui assurent un confort optimal pour se concentrer sur la nouveauté du jeu, les super-pouvoirs. Rassurez-vous, il s'agit toujours d'un GTA like en monde ouvert donc vous aurez votre lot de magasins à piller, de passants à massacrer, si ça vous chante, ou de quêtes annexes délirantes. Mais tout cela se fera au moyen de pouvoirs dignes d'un super-héros. Un peu à la manière des Crackdown, le président des Etats-Unis, qui n'est autre que le héros du jeu, va gagner en puissance en courant aussi vite que Flash et en sautant encore plus haut que Hulk dans ses meilleurs jours. il aura même accès à la télékinésie (pour soulever adversaires et objets à sa guise), ou encore la puissance musculaire de Superman sans oublier les capacités de combat de Neo. Autant dire que pour mettre la ville sens dessus dessous vous serez bien armés, d'autant que ces pouvoirs augmentent avec le temps et que de nouveaux s'ajoutent constamment (oui, vous pourrez presque voler...). Bien entendu, tous les acquis des précédents volets sont conservés. On peut donc piquer les voitures, utiliser des armes toutes plus délirantes les unes que les autres pour mener à bien les missions principales ou secondaires. Finalement, l'ajout de ces super-pouvoirs s'insère parfaitement dans cette campagne déjantée pour une mixture à la limite de la folie mais qui promet d'être particulièrement savoureuse pour ceux qui ont apprécié les délires de Saints Row : The Third par exemple.

A force de trop déconner...

Si j'avoue mettre bien amusé pendant ces premières heures de jeu, il faut aussi admettre que tout n'est pas tout rose. Graphiquement le titre impressionne par sa dimension, la taille de ses buildings et ses effets pyrotechniques mais rien de ce que j'ai pu voir n'est "du jamais vu" dans la série. De plus, des petits problèmes de jouabilité apparaissent ici et là, surtout lorsqu'il s'agit de bondir à travers les immeubles par exemple. On peine souvent à passer certaines habitations ou à grimper le long de multiples buildings, preuve que la jouabilité ne sera sans doute pas impeccable. Le pire étant l'apparition de ralentissements (sur Xbox 360 en tout cas) lorsqu'on cumule super course à pieds et sauts sur plusieurs centaines de mètres. Enfin, les sons ne sont vraiment pas très percutants, voire absents parfois, malgré une bande son pour le moins variée (il y en a pour tous les goûts). Evidemment la version que nous avons pu pratiquer n'était pas définitive mais cela a de quoi soulever quelques inquiétudes, d'autant que le titre sort dans moins de deux mois...

L'atmosphère frapadingue de Saints Row IV (le président des Etats-Unis qui colle une droite à un représentant du parti politique opposé au moment de faire passer une loi, WTF ?) et la direction artistique très comic du soft feront certainement mouche sur les plus ouverts d'esprits. Les super-pouvoirs ajoutent, en sus, une dimension supplémentaire et un sentiment de toute puissance particulièrement jouissif, surtout lorsqu'il s'agit de massacrer des envahisseurs Extra-Terrestres tout aussi barrés que les membres du gang des Saints eux-mêmes. Un régal qui promet des moments assez inoubliables même si certaines imprécisions dans la jouabilité viennent par moment gâcher la fête. Alors, nous vous donnons rendez-vous le 23 août 2013 (voire avant) sur Xbox 360, PC et PlayStation 3 pour savoir si Saints Row IV a réussi son pari, celui de devenir le GTA like le plus allumé de cette fin de génération.