Ainsi, interrogée par LeMonde.fr, Mme Pellerin a d'emblée annoncé la couleur :

Au-delà de la 'French touch', la France a des atouts majeurs pour être l'un des leaders de l'industrie du jeu vidéo.

 Et le gouvernement a bien pris soin de mettre dans la boucle, le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV), qui représente les développeurs de jeu et le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL). 

Le but avoué étant de trouver de la compétitivité pour les développeurs français, tout en protégeant les droits d'auteur, et en maintenant des formations de qualité dans l'hexagone. Mais ce serait rien si nous n'évitons pas la fuite des « cerveaux » et s'il était possible d'attirer les développeurs étrangers.

Et Mme Filippetti d'ajouter :

Nous souhaitons avancer en deux étapes. Pour les mesures fiscales, l'objectif est l'été, puis les autres volets pour l'automne.

 

Mais le nerf de la guerre, comme dans n'importe quelle entreprise qui se veut pérenne, est l'argent. A ce titre, il ne fait aucun doute que l'essentiel du dispositif d'aide aux entreprises de jeu reposera encore et jours sur le crédit d'impôt, instauré depuis 2008 comme le rappelle LeMonde.fr. Il permet de déduire des impôts 20 % des dépenses liées au développement d'un jeu. Ce dispositif a été reconduit jusqu'à la fin de l'année 2017.

Guillaume de Fondaumière, cofondateur de Quantic Dream précise même à nos confrères : 

Si le crédit d'impôt est relevé de 20 à 30 %, nous pourrons immédiatement créer 20 à 30 emplois supplémentaires à Paris.

Une solution viable ? Peut-être. Mais il faut faire vite, car de nombreuses entreprises mettent la clé sous la porte. Une quinzaine depuis le début de l'année selon le SNJV. Et, même si d'autres structures se créent, les plus « petites » ne survivent pas longtemps, totalement phagocytées par les grosses machines.

Selon Julien Villedieu, délégué général du syndicat national du jeu vidéo (SNJV), le « temps est compté, dans un contexte international tendu ».  En effet, des pays comme le Canada, les Etats-Unis et même Singapour ont réussi à mettre en place des dispositifs fiscaux très attractifs pour les entreprises de jeu vidéo. Il est visiblement encore difficile de proposer la même chose en France... sans réelle volonté politique. Même s'il est vrai que la conjoncture est mauvaise depuis quelques temps.

A ce propos, la fameuse "Cité du jeu vidéo", un lieu qui était censé être dédié à notre média, au sein de la Cité des sciences à Paris auquel le ministère avait apporté son soutien financier, semble encore et toujours à l'état de friche. Il manque donc encore d'actions concrètes pour rassurer les acteurs du jeu vidéo en France.

Villedieu est évidemment conscient des difficultés qu'il faudra surmonter pour une pleine réussite de notre industrie ludonumérique :

L'industrie du jeu vidéo est au cœur d'un paradoxe. Jamais elle n'a été aussi prospère, mais jamais il n'a été aussi complexe de réussir.

Vous avez dit "compliqué" ? Pour de nombreuses entreprises en France, la prochaine génération de consoles pourrait être une réelle (plateforme) planche de salut. A condition d'avoir les moyens de réussir. Et sans réel appui politique, il sera difficile d'aider ces entreprises.

Y verra-t-on plus clair grâce à ce groupe de travail ? Sans doute. Rendez-vous dans quelques mois, en espérant des mesures concrètes.