Le principe du crowdfunding n'est pas mauvais en soi, tant qu'il formule, de mon point de vue, des demandes d'investissement qui s'inscrivent dans une certaine logique financière confinées aux limites du raisonnable. Comprendre qu'il paraît juste de proposer aux futurs investisseurs de débourser une somme qui correspond au prix moyen du produit fini, même si elle est parfois fondée sur la foi d'un simple concept ou de vagues promesses, ce qui semble déjà hautement hasardeux.

Mais dès lors que les souscripteurs d'un énième projet énumèrent des paliers atteignant très rapidement des sommes proches de l'absurde, voire même du délire total dans les niveaux les plus élevés (sérieusement, investir 10.000 dollars dans un jeu ?), non seulement le système s'avère perverti, mais en sus, il se substitue au travail de l'éditeur dont la raison d'être est de prendre les-dits risques financiers.

Un avis que semble également partager Oskar Burman de Rovio Games (Angry Birds), puisque ce dernier vient de balancer gentiment un coup de pied dans la puissante fourmilière Kickstarter en égratignant via twitter la nouvelle team indépendante Loot Drop, composée notamment d'anciennes gloires à l'instar de John Romero, Brenda Brathwaite et Tom Hall

En effet, ces derniers, qui travaillent sur une ébauche de RPG, proposent aux derniers paliers d'investissement fixés à 10.000 dollars et plus de remettre personnellement leur jeu sur coussin de velours et tapis rouge, à Disneyland en Californie. Une attitude qui se résume aux yeux d'Oskar Burman à se travestir en animal de cirque ou en... escort.

Difficile en l'occurrence de lui donner tort.