63 416 soutiens et 8,5 millions de dollars récoltés

Avec 63 416 soutiens et 8 596 475 dollars de dons sur les 950 000 que demandait le Kickstarter à son lancement, on peut dire que le succès est au rendez-vous. C'est, d'ailleurs, le projet le plus important de l'ensemble du site Kickstarter à bien des égards. La Ouya fut le 8e projet de l'histoire de Kickstarter à dépasser le million de dollars (Kickstarter existe depuis 2008), et l'a fait plus rapidement que tout le monde : en 8 heures et 22 minutes. Le second n'est autre que le Double Fine Adventure de Tim Schafer, qui a passé cette somme en 17 heures et 30 minutes. La Ouya est aussi le Kickstarter qui aura réuni les fonds les plus importants sur ses premières 24 heures, avec 2 589 687,77 dollars, devant, une fois encore, Double Fine Adventure avec 1 064 652,05 dollars la première journée. Pour Julie Uhrman, la PDG de la société, c'est évidemment un grand moment, que l'équipe n'a pas manqué de fêter.

Notre premier toast ira à vous, qui nous avez soutenu et avez rendu la Ouya possible.

Après ça, c'est retour au travail. Nous avons des objectifs agressifs et nous les atteindrons. Nous continuerons de pousser pour apporter le meilleur contenu et les fonctionnalités les plus cools à notre petite boîte magique. Nous vous tiendrons informés sur la manette à mesure qu'elle prend forme. Nous continuerons d'interagir avec vous via Facebook, reddit, Twitter, Google+ et, bien sûr notre imminente page d'accueil www.ouya.tv. Et nous continuerons d'écouter vos requêtes, et de répondre à vos questions. On ne saurait exagérer à quel point vos actions et vos attitudes nous ont influencés. Vous avez embrassé nos rêves pour les faire vôtres, et ensemble nous les ferons devenir réalité.

Un succès inattendu pour l'industrie ?

Mais, au-delà de tous ces dollars qu'est-ce que cela signifie pour la console ? D'une part qu'elle a amassé un succès bien plus important que prévu par rapport à ses objectifs de "petite console à destination des développeurs de jeux indépendants". En 24 heures d'existence aux yeux du monde, 20 000 personnes l'avaient déjà achetée (en soutenant le projet sur Kickstarter à 95 dollars ou plus) ; à titre de comparaison, la Xbox 360 à son lancement, après la dépense de millions de dollars de campagnes marketing, s'est écoulée à 360 000 exemplaires après 7 jours de commercialisation en Amérique du Nord. La PS Vita, quant à elle, s'est écoulée à 321 400 unités sur ses 48 premières heures de commercialisation à la sortie Japonaise.

La Ouya a reçu le soutien, sous une forme ou une autre, de Square Enix (lire), de Namco Bandai, OnLive, XBMC, VeVo et d'autres dont certains grands noms du développement indépendant comme Notch (MineCraft) ou Jenova Chen (Journey). S'il ne faut évidemment pas s'emballer, et certainement pas considérer la Ouya comme une concurrente directe des consoles actuelles et encore moins des consoles Next-Gen, elle semble en tout cas indiquer qu'une autre voie est possible, et qu'il existe bel et bien un public, plus important qu'on ne pourrait le croire, intéressé par cette philosophie indie. Pour Julie Uhrman, "les gens sont prêts pour quelque chose de nouveau, et Ouya est ce quelque chose". Mais l'ouverture a souvent été un défaut pour de nouveaux supports, vite encombrés par les copies ou les titres médiocres rendus possibles par l'absence de contrôle. Pour la Ouya, le chemin vers un véritable succès pérenne reste semé d'embûches.

Si les "souteneurs" du projet peuvent s'attendre à recevoir leur console en mars 2013 (nous en faisons bien entendu partie), les autres devront patienter jusqu'en avril. Des pré-commandes seront possibles d'ici là via le site officiel.