Lors du quatrième jour de son procès, Anders Behring Breivik auteur du massacre de 77 personnes en Norvège en juillet 2011, est revenu sur l'importance des jeux vidéo dans sa préparation. L'occasion de clarifier certaines choses... dont la présumée relation entre les jeux vidéo et son lugubre passage à l'acte.
Certains rêvent de faire le tour du monde à la voile, certains rêvent de jouer au golf et moi, je rêvais de jouer à World of Warcraft (...). Cela n'a rien à voir avec le 22 juillet. Ce n'est pas un mode dans lequel vous êtes englouti. Ce n'est qu'un hobby. World of Warcraft n'est qu'un jeu dans un univers fantasy, ce n'est pas violent du tout. Ce n'est que de la fantaisie.
Le titre d'Activision-Blizzard lui aurait en fait permis à "se préparer mentalement" et lui aurait servi de couverture pendant l'année qu'il a passé reclus chez lui afin de réaliser son terrible manifeste de 1.500 pages.
J'ai joué sur l'idée "Oh, je suis devenu addict aux jeux vidéo." C'était ma couverture initiale.
Dans le même temps, Breivik a précisé avoir utilisé Call of Duty 4 : Modern Warfare afin de se préparer au viseur holographique d'un fusil. Ainsi pendant la nuit du nouvel an 2010-2011, Breivik annonce avoir joué 17 heures d'affilée à Modern Warfare :
Je n'aime pas vraiment ces jeux, mais ils sont très bien pour s'entraîner à travers la simulation. J'ai calculé que les chances de m'en sortir étaient inférieures à 5 %. Je me suis préparé à me sortir de ce type de situations. Voilà ce que je simulais avec les jeux vidéo.
Il apparaît donc clairement que ce n'est pas le jeu vidéo qui lui a donné l'envie de passer à l'acte. Breivik n'aimait d'ailleurs pas particulièrement s'y adonner. Non. Tout était calculé. Prémédité. L'objectif était purement pratique. Rappelons, que le forcené s'est rendu fréquemment à son club de tir et s'est procuré des armes bien réelles afin de mettre en pratique sa folie meurtrière et idéologique.
Contrairement à ce que laissent entendre de nombreux journaux depuis ce matin, les propos du tueur sont clairs : le jeu vidéo n'est qu'un instrument parmi tant d'autres... en rien un déclencheur.