Les temps sont décidément difficiles dans tous les secteurs et dans tous les pays. Considéré comme une véritable terre d'asile, voire un Eldorado pour de nombreuses sociétés de jeux vidéo, notamment grâce à de généreuses subventions (sous forme de crédit d'impôt), le Canada (Québec plus précisément) est en passe de revenir en arrière, et de se montrer moins généreux avec les industries technologiques...

En effet, selon Le Figaro.fr, "le budget fédéral 2012 du pays prévoit une coupe dans les crédits d'impôts liés aux domaines de la recherche et développement afin que l'État puisse économiser 1,7 milliard de dollars canadiens (1,2 milliard d'euros environ)." 

Forcément, les premières touchées sont les grandes sociétés de jeu vidéo qui ont décidé de s'implanter là-bas, comme Ubisoft, Eidos ou encore Electronic Arts, pour ne citer que les plus "imposantes" dans le secteur. La fiscalité, on l'aura compris, étant le principal attrait de ces éditeurs. Même un studio français comme Quantic Dream, a récemment menacé de se délocaliser au Québec, si le crédit d'impôt pour le jeu vidéo est menacé par Bruxelles.

Ainsi, le site nous apprend que pour les sociétés étrangères, qui bénéficiaient jusqu'ici des mêmes avantages fiscaux (37,5% de réduction sur le coût de la main d'oeuvre) que les entreprises locales (qui elles, ne seront pas touchées), "le crédit d'impôt accordé pour la recherche et développement (R&D) passe ainsi de 20 à 15% selon le budget voté à Ottawa".

Pire même : "dès 2014, seront exclues du calcul de ce dispositif les dépenses en matériel informatique. La part des salaires passera de 65 à 55%, et la déduction de la R&D faite par des sous-traitants ira de 100% à 80%".

Avec plus de 8000 emplois liés au jeu vidéo au Québec (soit +546% depuis 2002), la région a vu son potentiel vidéoludique exploser au fil des ans, et au gré des implantations des différents éditeurs et studios de jeux vidéo. Cela remettra-til en cause la politique de ces entreprises ? Pas pour délégué général du Syndical National du Jeu Vidéo, Julien Villedieu, cité par Le Figaro.fr, qui veut relativiser l'impact de cette décision :

Cela reste quand même très généreux et beaucoup plus important que ce que l'on peut avoir en Europe.

Cela, affirme-t'il, devrait permettre de "rééquilibrer les forces entre les différents pays producteurs de jeux vidéo", et ainsi permettre à la France de ne pas voir partir ses précieux poulains ? Nous verrons bien.