C'est le New York Times qui révèle un changement troublant dans la tactique de certains pasteurs américains pour attirer les jeunes dans leurs églises : Halo. Vous avez bien lu : plusieurs centres protestants, dont des églises évangélistes ayant pris position auparavant contre les jeux vidéo violents, n'ont rien trouvé de mieux pour attirer de nouveaux venus vers le Seigneur que de les faire jouer au fameux FPS de Bungie. Il est même tellement crucial pour eux de capter l'attention des jeunes, qu'ils ne s'en défendent même pas.

Ce nouveau filet à croyants est d'autant plus choquant avec cette Eglise du Colorado, où deux garçons âgés de 12 et 14 ans ont été interrogés par le New York Times. Car, mine de rien, tous les jeux de la série Halo ont reçu une classification M pour Mature aux Etats-Unis, c'est à dire 17 ans et plus. Gregg Barbour, pasteur pour la jeunesse dans cette église explique simplement qu'une fois venus pour les jeux, les jeunes restent pour le message du Christ.

Bien entendu, certains des croyants de ces communautés n'apprécient pas particulièrement cette nouvelle tactique, et James Tonkowich, président de l'Institut sur la Religion et la Démocratie, un groupe évaluant la politique des regroupements de congrégations, l'explique parfaitement :

Si vous voulez capter l'attention de jeunes garçons et les attirer vers l'église, de l'alcool gratuit et des films pornographiques marcheraient. Mon avis est qu'on peut trouver de meilleurs moyens.

Je vous passe les autres déclarations des associations de parents et compagnie qui sont avant tout choqués par le jeu, la violence, et nous ressortent les laïus qui ne sont que trop connus sur ces diableries de jeux vidéo. Reste que des centaines d'églises se sont laissées convaincre qu'il s'agissait là d'un bon moyen pour capter l'attention de nouvelles ouailles. Voire le meilleur, comme le dit David Dexler, directeur de jeunesse d'une église dans la campagne du Minnesota, à Ashby :

C'est ce que nous avons fait de plus efficace.
Nous devons trouver quelque chose qui intéresse ces enfants et qui ne concerne pas les drogues, l'alcool ou le sexe avant le mariage.

Une belle forme d'hypocrisie pourrait-on dire, mais après tout, il faut bien "combattre le mal par le mal" n'est-ce pas ? Comme pour ces vétérans d'Irak, à qui on fait revivre virtuellement des phases de combat déjà vécues dans le réel...