Oblivion m'a retourné le cerveau en 2007 : une aventure épique non linéaire, un univers gigantesque, souvent cohérent, des quêtes par centaines, des combats bien fichus et un sentiment de liberté rarement atteint dans un jeu vidéo, surtout pour l'époque. Du grand art. Skyrim en proposera autant et même surement bien plus. En tout cas, on l'espère... En attendant, cette GamesCom 2011 fut l'occasion d'assister à une nouvelle démo de l'action-RPG de Bethesda, pour le meilleur mais aussi, de mon point de vue, pour le pire.

First Steps

Après nous avoir galvanisé lors des Bethesda Days en avril dernier (The Elder Scrolls V Skyrim : nos impressions nordiques) avec une superbe démo à haut niveau, illustrant des affrontements contre des dragons, etc. les développeurs ont décidé de commencer, cette fois, par le début. Ainsi, la démo nous a montré comment créer un personnage, avec quelle facilité on peut le personnaliser à souhait et ceci de manière nettement plus rapide et simple qu'auparavant, grâce notamment à une interface optimisée et totalement inédite. Une bonne nouvelle qui s'accompagne d'une seconde : les visages sont nettement plus classes que ceux d'Oblivion (on se souviendra avec émotion des tronches de poisson-lune de l'époque...). Une petite révolution à laquelle s'ajoute quelques améliorations notables. Un système d'orientation plus efficace pour trouver les lieux clés, via la carte ou la boussole située en haut de l'écran. Des menus plus clairs (visualisation des objets en 3D pour y trouver des infos par exemple) qui promettent de se laisser happer plus facilement dans l'aventure. C'est d'ailleurs ce que souligne le présentateur de cette démo. Skyrim devrait être plus accessible pour les novices, afin qu'ils puissent s'amuser plus rapidement... Un discours que l'on ne connait que trop bien mais qui souligne, peut-être aussi, une casualisation de la licence. Sans doute, même si cela reste à vérifier une fois la version finale entre les mains.

In-game moyenâgeux ?

Si nous étions satisfaits de voir plusieurs nouveautés faire leur apparition, comme la possibilité de récolter du minerai afin de se forger ses propres équipements et armes, ou encore d'apprendre l'existence des deux sorts de base, communs à chaque nouveau personnage (le soin et le feu), certains détails choquent, encore et toujours, pour un jeu d'une telle ampleur. En combat, par exemple, les rixes sont dynamiques, surtout en vue à la première personne, mais dès que l'on passe à la troisième (vue de derrière le personnage) on se rend bien compte que les collisions manquent parfois de réalisme, malgré les animations un peu plus léchées qui varient en fonction des armes utilisées. Dans le même ordre d'idée, voir un ennemi se prendre, par surprise, une flèche dans la tête et courir vers vous comme si de rien n'était s'avère très troublant. Autre exemple, enflammer un assaillant en pleine joute et l'admirer brûler sous vos yeux, tout en continuant à se battre normalement, brise littéralement l'immersion. Pour faire simple, il semble obligatoire de faire l'impasse sur une certaine forme de cohérence pour profiter de l'univers de Skyrim. Si ces détails étaient tolérables en 2007, le sont-ils encore aujourd'hui ? Voilà la question que je me pose... Et je ne m'attarderai pas sur les animations encore assez rigides malgré un rendu graphique qui demeure très satisfaisant.

Un contenu gigantesque

Si vous êtes capables de ne pas vous arrêter à ces détails, Skyrim s'annonce néanmoins comme un très bon action RPG : Exploration, recherche, combats vifs et fluides utilisant les deux mains (chacune avec une arme ou un sort différent) simultanément, plus de 220 perks à découvrir, possibilité de forger ses accessoires, équipements, armes, etc. de jouer les apprentis alchimistes pour profiter de buffs temporaires en tous genres, possibilité de développer vos talents de cuisinier, des centaines de quêtes personnalisées à tiroirs, en fonction de vos affiliations (factions, rencontres, régions, etc.), des donjons uniques bénéficiants d'architectures exclusives, un système d'évolution intelligent en fonction des actions pratiquées et j'en passe. Bref, des milliers de choses à faire dans un monde gigantesque et qui semble capable de happer malgré les défauts de forme cités dans le paragraphe précédent.

The Elder Scrolls Skyrim a l'étoffe d'un grand titre et il le sera sûrement. Néanmoins, des problèmes techniques au niveau des animations, des collisions et de la réaction des ennemis m'inquiètent sérieusement. D'autant que la concurrence s'annonce rude avec un certain Kingdoms of Amalur : Reckoning, encore plus dynamique et dont la cohérence ne semble pas pouvoir etre prise au dépourvue, ou, plus récemment d'un The Witcher 2. Vivement le 11 novembre 2011, que nous puissions éclaircir ces points d'ombre et donner un avis définitif sur Skyrim, car pour l'instant, mon coeur balance très clairement vers le le titre de 38 Studios (GC > Reckoning : nos impressions hargneuses).