Yann Tambelli (fondateur du studio et directeur artistique de The Cursed Crusade) nous promet de nombreuses heures de jeu (une dizaine environ) et deux heures de cinématiques nous expliquant le scénario, ainsi que le contexte historique. Oui, nous allons nous cultiver en nous amusant. Si, si, c'est possible. Preuve qu'il n'y aura pas que des bras à trancher et des têtes à couper, même si cela représentera le plus clair de votre temps.

La fine équipe

Denz ne sera pas seul durant son périple. Esteban viendra lui prêter main forte afin de rendre les joutes plus intenses, mais aussi pour permettre à un second joueur de se joindre à l'aventure. On retrouve donc pas mal de Hunted : The Demon's Forge dans The Cursade Crusade. Il faudra jouer de concert pour effectuer des mises à mort en duo (sur la toile ou en écran partagé) et gérer des assaillants armés jusqu'aux dents. Mais si dans Hunted les deux héros avaient des rôles distincts, ce ne sera pas le cas durant cette croisade. C'est donc par l'intermédiaire d'un système de customisation que l'on pourra spécialiser son héros via ses armes, ses enchaînements et son armure, dont l'aspect change en fonction des éléments récoltés. A terme, plus d'une quinzaine d'armes pourront être obtenues sur les cadavres et il sera même possible de les combiner (une hache dans la main droite, une épée courte dans la gauche, épées et haches à deux mains, lances, arbalètes, etc.). De quoi profiter de plus de 300 enchaînements différents au final !

Deux doigts coupe-faim

Malgré les apparences, The Cursed Crusade semble nettement plus fin à jouer qu'Hunted. En effet, entre les actions contextuelles (projeter un ennemi à coups de pied, lui cramer le visage sur des braseros, l'immobiliser pour que son partenaire l'achève, etc.) et le système développé de contres, Denz et Esteban nous offrent des joutes riches en rebondissements et en finesse. Seul un système de ciblé qui manque encore de précision pourrait géner. Espérons que cela sera corrigé d'ici la sortie du titre. Néanmoins, la richesse des affrontements, les déplacements efficaces et l'utilisation de contres dévastateurs ont su nous convaincre de la profondeur des joutes.

L'autre monde

Si The Cursed Crusade fait la part belle à l'histoire, il n'en reste pas moins une fiction dans la forme. Ainsi, nos héros sont maudits, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le père de Denz est parti en croisade pour trouver un remède à cette malédiction. Lorsque la jauge de curse est pleine, nos champions prennent l'apparence de démons et leurs coups sont alors imparables. Dans un tel cas, la totalité des environnements est alors modifiée et en proie aux flammes. Les ennemis n'ont plus de bouclier et ressemblent, par ailleurs, à des morts-vivants décharnés. C'est le moment pour faire le ménage et profiter de pouvoirs particuliers. Attention tout de même, cela ne permet en rien d'échapper à la mort. Dans un tel cas, le héros tombé devra alors se prêter a un petit jeu de tir, le temps de repousser la faucheuse qui s'approche, et que son comparse vienne le relever. Ce mode démoniaque sera aussi l'occasion d'inspecter les lieux et d'y récolter des objets, totalement invisibles jusque-là. A vous donc d'exploiter ce changement de décors correctement en fonction des besoins, des rixes et des situations.

Une ambiance enflammée

Pour résumer simplement, The Cursed Crusade s'apparente a un bon beat them all sous la forme d'un très joli TPS, c'est un fait. Et le boulot des designers est d'ailleurs à souligner. D'autant que l'ambiance et la traduction semblent de qualité d'après ce que nous avons vu. Néanmoins, nous avons pu remarquer que le titre avait tendance à ramer à deux joueurs en écran splitté. Kylotonn nous a expliqué pouvoir éradiquer ce désagrément en éliminant quelques éléments graphiques lors des parties en coopération (toujours en écran splitté, je précise). Mais il est vrai que ça fait mal au coeur d'amputer le rendu général lorsque l'on voit le rendu visuel à la fois riche et généreux de ce titre développé avec un petit budget.

Avec un background historique d'une grande richesse et des combats captivants, The Cursed Crusade apparaît, de prime abord, comme un beat them all séduisant. Et c'est d'autant plus vrai que le studio qui le développe est loin d'avoir les reins aussi solides que les gros acteurs de l'industrie. Prions pour que les quelques défauts relevés ici (les ralentissements en écran splitté et la ciblée imprécise) disparaissent d'ici la sortie, afin que les fans du genre puissent enfin profiter d'un TPS médiéval fantastique de qualité, après le décevant Hunted : The Demon's Forge.