On le sait, la puissance graphique des machines a atteint désormais un seuil où les avancées se feront de manière plus modérée. On constatera donc, entre les prochaines générations de consoles, des écarts de rendu moins significatifs que lors du passage de la 2D à la 3D, voire du passage des machines 8 bits aux 16 bits, ou encore des 32 bits vers les 128 bits. Des bits qui d'ailleurs aujourd'hui, n'expriment plus grand chose.

Alors, la question qui demeure est de savoir où se situent les prochaines étapes technologiques en matière de jeu vidéo. D'aucuns affirment que les moteurs physiques en sont encore à leurs balbutiements, même si celui de Havok est déjà capable de recréer un naturalisme plutôt probant. Mais il faudrait chercher davantage du côté des progrès effectués sur l'intelligence artificielle, qui varie encore énormément d'un jeu à l'autre, et qu'il est généralement trop aisé de prendre en défaut.

C'est en tout cas l'avis de Yves Jacquier, producteur exécutif chez Ubisoft Montréal, qui se confiait il y a peu chez nos confrères de Games Industry :L'IA a toujours été le véritable champ de bataille. Le défi étant que, si vous voyez venir une IA, vous avez échoué. Et c'est un problème que nous devons surmonter afin de donner l'impression d'un monde impeccable, sans faille.

D'une manière générale, l'industrie s'attend dorénavant à ce que le rendu graphique d'un jeu ne soit plus une caractéristique aussi forte que par le passé... Évidemment, les graphismes sont plus immédiatement vendeurs, parce que vous pouvez montrer des choses, contrairement à l'IA.Le problème, avec des consoles comme la PlayStation 3 ou la Xbox 360, est que nous sommes limités dans ce que nous pouvons faire. C'est un défi pour les ingénieurs de fournir de jolis graphismes et un son agréable, en plus d'une IA performante, à cause d'une trop petite quantité de mémoire et de temps de calcul.Nous pensons que les prochaines générations de consoles ne connaîtront plus ces limites, car si les jeux affichent des graphismes toujours plus réalistes, quel est l'intérêt de proposer quelque chose de plus crédible et de mieux animé, si vous avez une mauvaise IA ?

Aucun mon cher ! Si aujourd'hui, la majeure partie de la production offre des modes multijoueurs, à même - de par leur nature -, de pouvoir compenser les défauts d'une IA dans n'importe quel titre, il est néanmoins l'heure, pour l'avenir de l'industrie, d'apporter des améliorations fondamentales dans un domaine extrêmement complexe et encore peu exploré.