Cette année, la présentation était principalement axée sur le fait que le développement était complètement "parti de zéro". Aucun élément d'une précédente version n'a été, ou n'aurait été utilisé serait plus exact. En faisant table rase du passé, l'objectif affiché est de faire le premier vrai FIFA entièrement next-gen. Nouveau moteur, nouveaux graphismes, nouvelles animations, nouvelle IA... Tout respirera la beauté, l'élégance et l'intelligence, sauf la jaquette avec Ribery et Ronaldinho, telle est la promesse d'Electronic Arts. Une intention des plus louable, mais aussi une entreprise périlleuse il faut bien le reconnaître.

Complet comme le pain

En revanche, en ce qui concerne les modes de jeu, ce n'est pas la révolution et c'est tant mieux. On retrouve tous les classiques ainsi que quelques nouveautés comme le mode Biotop dans lequel on contrôle un seul joueur pendant l'intégralité du match, mais surtout une option de jeu en réseau permettant des matchs en multi à dix simultanément (cinq joueurs par équipe), le tout avec un classement en ligne. Vous l'aurez compris, il y a de quoi faire. Point de vue contenu, de toute façon, il n'y jamais rien eu à redire, FIFA a toujours été le plus fort et de loin. Même constat du côté des licences : EA a encore raflé la mise avec tous les principaux championnats de la planète (aussi bien la première que la deuxième division) ainsi que les sélections nationales. Le tout enrobé des véritables maillots et d'une bonne trentaine de stades modélisés avec les chants de supporters qui vont avec. Comme d'habitude donc, Electronic Arts a tout donné. Maintenant qu'en est-il du jeu, de son gameplay, de sa jouabilité... En un mot comme en cent, est-ce-qu'on se marre en jouant ?

On refait le match ?

Après quelques matchs, on peut déjà effectivement se faire une idée, mais hélas pas toujours très rassurante. Du côté des graphismes, une fois la partie lancée, le doute n'est pas permis : on est bien sur du next-gen. Jamais un jeu de foot n'avait été aussi beau graphiquement. Néanmoins pendant les cut-scène qui accompagne le match où l'on voit les joueurs en gros plan, on se rend compte que la modélisation... fait peur. Globalement les joueurs sont gaulés bizarrement... pour être poli. Par exemple, la tronche de Puyol fait plus penser à Marlon Brando dans Le Parrain qu'autre chose. A croire qu'une des clauses du contrat de Ribery pour la jaquette du jeu stipulait que la modélisation devait être en adéquation avec son esthétique personnelle. Les animations sont en revanche, super réalistes, sans pour autant atteindre l'excellence légendaire de PES. Néanmoins, ça reste du bon et grand travail.

Le Yin et le Yang

Côté gameplay, FIFA retombe dans ses travers de ces dernières années, à savoir une pénible lourdeur dans les déplacements et une inertie à chaque changement de direction qui semble rendre les joueurs patauds. Ce qui a pour conséquence un jeu brouillon et carrément ralenti. Reste l'IA qui, selon le producer venu nous faire la présentation, permet à chaque joueur de prendre ouatmilliard de décisions différentes selon la situation. Il est vrai que les scores fleuves ne sont plus guère possibles. On semble revenir à une certaine normalité, preuve que l'IA fait bien sont boulot. Parfois toutefois, on a l'impression qu'en défense, le temps que le joueur se décide, le porteur du ballon est déjà devant les cages mais bon... Par contre en attaque, il est vrai que les placements sont toujours impeccables. Les "une-deux" bien gérés, les démarquages sont bons aussi... Bref, tout roule de ce côté-là. De même, les gardiens sont efficaces. Parmi les grosses nouveautés de gameplay, on a un système de "gestes spéciaux" tels que le flipflap de Ronaldinho ou encore la roulette de Saint-Zinédine que l'on obtient en effectuant une combinaison avec le stick anologique droit de la manette. Les amateurs de Street Fighter apprécieront.

Qui vivra verra

Si le PES n'a pas véritablement enthousiasmé les foules durant la Games Convention de Leipzig, on peut dire qu'il en va de même de ce FIFA. Pour une fois, on obtient un match nul entre les deux (et seuls véritables) protagnistes du ballon rond virtuel, mais ce n'est pas forcément de très bon augure. Il faudra donc attendre les deux tests respectifs pour les départager façon tirs au but, et voir lequel des deux compte Trezeguet dans son équipe. Et là je suis méchant.