Du coup, la part de revenus générés par la Nintendo DS chute de 70% en 2009, à 57% en 2010, tandis que la PSP passe elle de 11% à 9%. Il convient par ailleurs de mentionner que le revenu total généré par ces plates-formes portables a baissé de 2,7 milliards de dollars en 2009, à 2,4 milliards en 2010.

Des parts de marché arrachées aux consoles portables

Toujours d'après Flurry, c'est bien aux dépends des revenus générés par les consoles portables traditionnelles que cette augmentation a eu lieu, lorsqu'on étudie l'ensemble du marché américain. Alors que les revenus générés par les consoles de salon est passé de 71% des 10,4 milliards de dollars générés en software en 2009 (hors PC), à 76% des 10,7 milliards de dollars générés en 2010 (hors PC), la part attribuée aux consoles portables est passée de 24% en 2009, à 16% en 2010 du total des revenus générés en ventes de jeux. Les smartphones et tablettes ont ainsi connu une augmentation de parts de marché de 5% en 2009 à 8% en 2010, toujours sur le total des revenus générés aux USA par les ventes de jeu.

Une ascension fulgurante

Bien évidemment, si ces chiffres semblent déjà parlants en eux-mêmes, il faut rappeler quelques éléments majeurs pour encore mieux les comprendre. En effet, le prix moyen des jeux sur plates-formes iOS et Android étant bien inférieur à celui des jeux PSP et DS, cette évolution fulgurante en chiffre d'affaires devient d'autant plus extraordinaire (puisqu'il faut bien plus de jeux à quelques euros que de jeux à 30 ou 50 euros pour atteindre ce chiffres d'affaires). Seul élément à véritablement contre-balancer cette ascension fulgurante, la transition de génération sur les consoles portables. Nintendo vient à peine de lancer sa 3DS, et Sony se prépare à lancer sa NGP, il est donc normal que leurs dynamiques s'érodent. Néanmoins, il apparaît de plus en plus clair que la possibilité de consommer de partout via la 3G, et à très bas prix sous forme de "snack-gaming", porte un coup majeur aux traditionnels supports portables. Pour nos amis les analystes, cette évolution du marché du jeu mobile n'est pour autant pas prête de s'arrêter, comme le dit Michael Pachter, analyste bien connu chez Wedbush Morgan Securities :

L'offensive des jeux à 1 dollar va continuer. Nintendo et Sony vont devoir se partager le marché avec Apple et Android.

Reste qu'on ne peut ignorer les différences qualitatives des ces jeux, comme le rappelait un Satoru Iwata préoccupé à la dernière GDC. Le Président de Nintendo n'avait alors pas hésité à dire que ces "plates-formes mobiles n'ont aucune volonté de soutenir un jeu de qualité".

Encore une fois, il semble que le jeu vidéo nomade est en train de muter à vitesse grand V. S'il faudra tout de même attendre l'arrivée de la NGP et se laisser quelques temps pour mieux appréhender la réelle influence de toutes ces dynamiques les unes sur les autres, on ne peut plus ignorer que les smartphones et tablettes constituent un nouveau pan d'importance du jeu mobile.