C'est tout récemment qu'en utilisant un outil public très pratique, des petits malins avait mis à jour des éditions particulièrement scandaleuses venues tout droit d'Electronic Arts aux Etats-Unis. Entre autres, la firme avait expugné de sa propre page de nombreuses références négatives concernant sa politique de ressources humaines, les procès avec certains employés, etc.

Aujourd'hui, suivant la même méthode, c'est au tour de l'ESA (Entertainment Software Association) de se faire attraper par GamePolitics.com. L'équivalent américain de notre SELL, censé défendre les intérêts des éditeurs de logiciels de loisir américains, s'est permis quelques libertés révisionnistes assez éloquentes. Par deux fois, d'abord en août 2006 puis en avril 2007, la page consacrée aux mod chips a vu son contenu sévèrement modifié, pour légitimer le point de vue de l'Association.

S'il est incontestable que la modification de consoles par mod chips permet de faire tourner des jeux piratés et donc illégaux, leur utilisation est aussi, dans une moindre mesure, affectée à des activités légales, ce que mentionnait évidemment la page de Wikipedia :

Dans un paragraphe, quelqu'un de l'ESA a effacé une discussion nuancée à propos de la légalité des mod chips, la remplaçant par une affirmation pure et simple que les mod chips sont illégaux.

Moins d'une minute plus tard, une longue section sur les utilisations positives des mod chips fut effacée, ainsi que la remarque que la Court Supreme des Etats-Unis n'avait pas encore traité le DMCA (Digital Millenium Copyright Act).

Enfin, une phrase indiquant que les mod chips sont légaaux en Australie fut enlevée.

Outre les mod chips, l'ESA a également dans son colimateur les joueurs qui profitent de l'abandonware (ces jeux souvent bien vieux dont les droits sont autant dans le néant que les sociétés depuis longtemps défuntes qui les ont conçus, ou plus simplement qui ne sont plus exploités depuis des lustres). Sur une entrée consacrée à un site renommé d'abandonware, Home of the Underdogs, le passage "la carrière illustre de HOTU" fut changé en "la carrière illégale de HOTU".

Le débat est évidemment ouvert tant au niveau juridique que sociétaire sur la légalité de l'abandonware et des mod chips, mais visiblement pas pour l'ESA. Ne devraient-ils pas plutôt consacrer leurs efforts à soigner un E3 en perdition ? En tout cas, pour l'instant, la page qui leur est consacrée sur Wikipedia fait toujours mention de ces éditions d'autres pages, en insistant bien sur le fait qu'il ne s'agit que "d'opinions juridiques de l'ESA".