Chicken Run

Genre :

Evasion anthropomorphique
Editeur : Eidos Interactive  
Année
de sortie :
2000
Support : PSone, PS 2, Dreamcast et Game Boy

Chicken Run est un petit docu volailler gastronomique qui raconte les prémices de la naissance de la chaîne de restauration KFC. Des fermiers d'obédience politique de Droite ont construit un mini camp de la mort dans leur jardin pour y élever et entasser des poules en masse. Poussés par des motivations néolibérales, ils décident de se mettre à la production de tourtes au poulet : une stratégie marketing et commerciale au final bien plus rentable que la vente d'œufs. Mais ce dont nos éleveurs nationaux socialistes ne se doutent pas, c'est que face à la menace qui plane sur la vie entière du poulailler, dans un sublime élan de préservation, les volatiles vont transcender par miracle leur condition animale en embrassant de façon inattendue un fantastique anthropomorphisme humain leur permettant d'échafauder un plan bien rodé pour s'évader de leur basse court anxiogène, qui je vous le rappelle, est de conception architecturale polonaise.

C'est en surfant sur cette prise de conscience darwiniste que Rocky et Ginger se livreront à de dangereuses et téméraires incursions nocturnes dans la ferme pour dérober différentes pièces leur permettant de fabriquer une machine volante pour se faire la malle. Tels des ninjas furtifs, ils vont se fondre dans le décor et échapper à la vigilance des chiens de garde en se tapissant le plus souvent dans l'ombre, évitant les lumières balayantes des projecteurs du mirador. Chicken Run nous dévoile non seulement les coulisses effroyables du monde de l'élevage et de l'abattage animal à des fins alimentaires, mais aussi l'entrevue d'une possibilité de remise en cause de la position souveraine de l'espèce humaine dans le règne animal. En effet, le volatile arrivera à échapper à la vigilance de l'homme en développant une personnalité sycophante, se montrant plus rusé que ce dernier. Par cet exploit hors normes, il réussit mine de rien à se glisser au sommet de la chaîne du vivant pensant, ridiculisant l'homme et son légendaire nombrilisme intellectuel et existentiel. Bref, le docu vidéoludique de Blitz Game nous démontre une fois de plus que face à la mort, même la plus insignifiante des formes de vie peut se dépasser tel un übermensch pour sauver ses restes et ce, malgré la prolifération des enseignes KFC dans le monde. Enfin je crois.

Lorsque la nuit tombe, Ginger la poule flippe pour son confort bourgeois.