Oh une preview d'un jeu d'aventure point & clic ! Je me sens revenu cinq ans en arrière chez Joystick. Remarquez, c'est exactement ce qu'il me faut comme titre en ce moment : posé, calme, réfléchi. Gray Matter aborde le sujet des mystères du cerveau et du surnaturel. Y a-t-il une puissance cachée dans nos neurones qui n'attend que d'être libérée ? Est-ce la clé vers l'au-delà ? C'est à travers un scénario écrit par Jane Jensen, connue pour son travail sur la série Gabriel Knight, que l'on va répondre à ses questions, en contrôlant à la fois Sam Everett une ex-goth magicienne américaine perdue en Angleterre et le Docteur Styles, sorte d'Herbert West moderne (en plus sympa quand même).

Tombé dans le panneau

Le docteur, reclus depuis la mort de sa femme, multiplie les expériences pour rentrer en contact avec le fantôme de celle-ci. Sam, elle, cherche à rentrer au très select club de magicien Daedalus, à Londres. Mais lors d'un orage, elle se perd en moto dans la campagne et atterrit chez le docteur, où elle assume le rôle d'assistante à la place d'une candidate trop effrayée par la réputation des lieux. Et quand je dis « elle se perd », en fait le vent fait tourner un vieux panneau en bois et inverse les directions Londres et Oxford, ce qui la met sur la mauvaise voie. WTF ! Un vieux panneau en bois qui tourne ? C'est ridicule, ça ne tient pas debout (pour ainsi dire) ! Dès l'intro, c'est le genre de détail qui refroidit ! Ils auraient pu trouver n'importe quoi d'autre pour justifier qu'elle se trompe de chemin...

Sam suffit

Heureusement, le reste est à l'avenant, en espérant que le scénario ne me refasse pas un coup comme ça plus tard. L'histoire se déroule doucement, l'ambiance s'installant subtilement, mais indéniablement. Petit à petit, on est pris par l'intrigue, dévoilée habilement à travers les deux personnages. Ceux-ci sont d'ailleurs plutôt intéressants. Sam en particulier, n'hésite pas à utiliser des tours de magie pour mystifier ses interlocuteurs. Et va-z-y que je te pique des objets, ni vue ni connue je t'embrouille. Elle n'hésite pas à pipoter, exploiter la crédulité des interlocuteurs et tromper son monde pour arriver à ses fins : plutôt fun ! Et quand il a fallu arrêter de jouer pour bosser un peu, je me suis senti frustré de ne pas voir la suite, ce qui est de bon augure pour le test.

Houdini !

Il reste néanmoins quelques questions en suspend, comme l'intérêt de l'innovation de gameplay qui permet d'utiliser des tours de magie. Il s'agit de choisir le bon truc et de reproduire les mouvements expliqués dans le manuel, ce qui n'est pas vraiment un gros challenge. On verra si Gray Matter demande de se creuser un peu plus les méninges par la suite. Le reste du jeu possède tout ce qu'il faut pour satisfaire un point-&-cliqueur averti : perso en 3D dans des jolis décors en 2D, une chouette bande originale, un inventaire pratique, du double clic pour passer d'un lieu à l'autre, une carte pour voyager rapidement, une touche pour dévoiler les éléments interactifs du décor... Faudra juste bosser sur l'optimisation des temps de chargements, parfois un peu lourdingues.

Avec son ambiance et son histoire bien ficelées, Gray Matter accroche donc rapidement le joueur. Du classique apparemment maîtrisé, avec une pointe d'innovation à étudier de près. Il sortira sur PC et Xbox 360 en anglais sous-titré français, le 2 décembre prochain.