Animal Crossing

Genre :

Simulateur d'entubes
Editeur : Nintendo
Année
de sortie :
2001
Support : N64, GameCube

Avec Animal Crossing, Nintendo a voulu rendre un hommage vidéoludique vibrant aux films soporifiques de la nouvelle vague française apparus vers la fin des années 50 en reprenant tous les éléments qui composent le genre. Ainsi, il s'inspirera du noyau dur des œuvres de cinéastes de renom tels que François Truffaut, Éric Rohmer, Agnès Varda, Jean Eustache, Jacques Rivette, Claude Chabrol ou encore Jean-Luc Godard, en célébrant comme il se doit le néant. Ici, point d'effets spéciaux ramenards ni d'actions à la violence roborative, mais juste du social et des monologues intimistes à n'en plus finir. Le pitch est à la hauteur de ce que peut proposer de plus ennuyeux le cinéma français : Tom Nook est un raton laveur usurier qui pratique des prêts d'argent à des taux de remboursement particulièrement entubatoires. De là va commencer une spirale infernale de dettes et de travaux au black qui dénonceront les mécanismes aliénants engendrés par l'idéologie matérialiste et la lutte des classes.

Avec cette somme fraîchement empruntée, Tramber s'achètera en premier temps une petite maison qu'il devra bien entendu rembourser à la sueur de son front en faisant des petits boulots plus ou moins ingrats. Après sa difficile journée au turbin, pris à la gorge par ses dettes, il continuera ses soirées en dédiant sa misérable existence à la recherche de clochettes (la monnaie locale) en frappant sur des rochers avec sa pelle en adamantium ou en agitant des arbres. Après des années de labeurs intenses, il réussira à rembourser l'intégralité de son prêt avant de stupidement souscrire à un nouvel emprunt plus important visant à agrandir sa tanière. Une erreur monumentale qui mettra fin à toute espérance de pouvoir jouir un jour d'une véritable vie sociale en dehors du travail. Bref, Animal Crossing est un conte moderne immobilier et social à la moralité cruelle, qui célèbre l'ennui à l'image du cinéma français pseudo intello de gauche, et dont l'intérêt est de démontrer les liens interlopes et addictifs que l'homme entretient avec l'argent, l'aliénation au travail et le patronat. Le jeu idéal en complément à un traitement médical au Prozac et au Lexomil. Enfin je crois.

Une fois par jour, Tramber songera sérieusement à se libérer de ses dettes en se jetant dans le canal.