Dégainons directement notre sabre sans en faire vibrer le fourreau : à l'instar de la superbe réalisation 3D de la map générale du jeu, là où vous avancez vos pions pour ensuite vous lancer dans de sanglantes batailles, le soin graphique, esthétique, apporté à ce Shogun 2 : Total War est saisissant. Mais que vaudrait un tel jeu si le contexte historique n'était pas scrupuleusement respecté et retranscrit ? Sur ce point, Jamie Ferguson, designer en chef sur le titre, nous rassure immédiatement :

Durant toute la conception de Shogun 2, en plus d'une énorme pile de bouquins d'histoire sur le Japon médiéval, nous avons été conseillés par un professeur d'université qui enseigne dans ce même domaine. Ses indications ont été une véritable manne dans notre volonté de détails, de précision historique.

Une expérience historique authentique

Alors mettons-nous à hauteur de notre interlocuteur et soyons précis : les évènements de ce nouveau Total War se déroulent en 1545, durant la fin de l'ère Muromachi. Cette période de l'histoire nippone est considérée par les historiens comme le début des temps modernes de l'archipel et non comme la fin de son moyen-âge. Ceci, en raison du grand développement des villes et des commerces durant cette période mais également en raison du contact établi avec les Occidentaux, ces types à la cool, VRP du christianisme et des armes à feu. Tout à fait comme dans un feuilleton que vous connaissez peut-être : Shogun ! (Avec Toshiro Mifune s'il vous plait). Une référence télévisuelle dont les créatifs de chez The Creative Assembly avouent s'être inspiré. Entre deux échanges sur Ran de Akira Kurosawa et la façon dont les habits aux couleurs vives et franches des personnages du film ont servi de modèle pour certains costumes du RTS, on constate le niveau d'implication de l'équipe dans sa quête d'authenticité, par la voix de Kevin McDowell, artiste en chef sur la série Total War.

Nous avons un membre dans l'équipe qui s'occupe des décors naturels, tel que les arbres. Vous devez savoir que ce dernier a mené des recherches très poussées pour être certain que les espèces d'arbres que vous verrez dans le jeu, étaient plausiblement bien présentes au 16°siècle, dans telle région du Japon.

Le ninja et la geisha

Avec ce qui nous a été présenté, je peux vous confirmer la présence d'une espèce de fleur typique de l'époque, aussi belle que dangereuse : la geisha. Tout comme le ninja que nous avons également vu en action, la geisha fait partie de ces atouts hors batailles, permettant de triompher plus aisément lors de ces dernières. Ainsi, vous pourrez missionner une de ces dames au visage blanc pour aller rendre visite au général du camp adverse et que dans son sommeil, elle lui tranche élégamment la gorge... Ceci vous donnera un avantage certain dans la bataille qui aura lieu contre le clan de ce général assassiné, l'armée de celui-ci perdant alors tous les bonus dont elle bénéficiait avec la présence de son chef de guerre et devenant totalement désorganisée. Cependant, comme nous l'a montré la cinématique qui mettait en scène la geisha, ce genre de plan machiavélique ne fonctionne pas forcément... La geisha s'est en effet fait gauler juste à temps pour que le gradé ait la vie sauve... Du coup, faisons donc appel à notre ninja ! Avec toute la discrétion liée à sa "profession", celui-ci exécute avec brio sa mission, comme on peut également s'en apercevoir grâce à une cinématique. Ainsi, ce consciencieux ninja gagnera en XP, en capacités, changeant du même coup d'aspect (revêtant un masque d'animal top classe) et devenant encore plus compétent pour ses missions à venir. Il sera de votre ressort de déterminer quelles facultés ce ninja devra favoriser (discrétion, maniement des armes...) un peu à la manière d'un arbre de compétence dans un RPG. Ainsi, votre ninja aura plus le profil d'un assassin ou d'un espion par la suite.

Mes voisins les Ashikaga

Si on trouve donc un arbre de compétences pour certains types de personnages, il existe aussi un arbre généalogique de votre clan. Au fur et à mesure de votre montée en puissance et de votre conquête de territoires, vous orientez le destin de votre clan sur une certaine voie : la voie du Chi ou celle du Bushido. Tout dépend de votre propension à négocier, pactiser ou à guerroyer et soumettre. Votre style de jeu influera évidemment sur le gameplay : si vous empruntez la voie du Bushido, vous aurez par exemple accès à des bâtiments spécifiques, tel qu'une école de sabre. Un excellent moyen de former des pros du kendo et d'assurer comme un dingue dans les bastons. Sachez également que la map en 3D de toute beauté, prend en compte les dénivelés, la topographie du sol nippon. Décidez donc avec raison de vos plans de bataille pour ne pas vous retrouver, par exemple, en proie aux arcs ennemis... L'honneur étant une donnée essentielle dans Shogun 2 : Total War, plus dévastatrice que la perte de vos hommes, l'humiliation d'une bataille perdue, pourrait bien mener votre général à se faire seppuku... C'est ce qu'on appelle avoir des tripes... ou pas.

Le peu de choses que nous avons pu de nouveau voir de Shogun 2 : Total War le rendent déjà très séduisant. En effet, le RTS de Creative Assembly, édité par Sega, est le résultat d'un travail de passionnés, confondant par sa profondeur de gameplay mais également par sa réalisation et la minutie historique dont il semble bénéficier. Il ne fait aucun doute que le titre s'imposera chez bon nombre de PCistes, encore faudra t-il à la vue de ce qui nous a été présenté, que leurs machines tiennent le choc des samouraïs.