Aux portes du paradis, un Dieu (égyptien, gréco-romain, nordique ou japonais, selon la mythologie choisie par le joueur) regarde, impassible, les faibles péons tenter de bâtir une tour assez haute pour l'atteindre. Car les viles créatures jalousent autant qu'elles vénèrent leur Dieu, et n'ont qu'une idée en tête, vivre eux aussi dans le luxe et l'opulence. Mais les éléments se déchaînent contre les ouvriers, et les étages s'effondrent un à un. Le joueur sait, lui qui incarne le Dieu, qui leur envoie tous ces tourments. En effet notre joueur/divinité, bien décidé à conserver son statut de privilégié et à geler les embauches de son panthéon, fera tout pour détruire la base de cette maudite tour. Des réflexes aiguisés et un esprit stratégique lui seront nécessaires pour agir rapidement et efficacement dans ce jeu de destruction qui se joue en plusieurs petites manches. Il devra influer sur le chantier des humains ; les ralentir dans leur travail, les chasser d'un étage, et surtout attaquer les différents étages du bâtiment pour espérer les voir s'effondrer sur la base de la tour. S'il parvient à la réduire en poussière, il remporte la partie. Le temps lui est compté : les petites gens travaillent vite, et lorsque le bâtiment atteint son dixième étage, le forgeron entreprend d'enfoncer les portes du paradis et la partie est terminée, voyant les humains victorieux piétiner leurs idoles d'hier.

L'amour vache

Heureusement pour notre céleste locataire, ces mêmes croyants qui tentent de le destituer lui confèrent par leur aveugle foi, ses pouvoirs extraordinaires. Pluies torrentielles, tempêtes de sable ou encore momies maudites, le dieu se montre d'une redoutable ingéniosité lorsqu'il s'agit de démolir un à un les quatre piliers qui soutiennent chaque étage de la tour. Lorsque les quatre piliers ne peuvent plus soutenir l'étage, celui-ci disparait, et toutes les pièces supérieures s'abattent sur les niveaux inférieurs, occasionnant ainsi des dégâts sur la jauge de vie de la base du bâtiment. Mais il devra prendre garde, car une pluie de grêle a vite fait d'abîmer les fragiles péons qui parcourent les différents niveaux de la tour. Ils se répartissent en différents corps de métier, et si certains devront être systématiquement éliminés (le forgeron, les protecteurs...), la plupart devra être épargnée. Les travailleurs qui recevront un éclair sur la tête feront baisser la jauge d'humeur de leur peuple, et mettront en péril la capacité de régénération des pouvoirs de leur Dieu. En effet, c'est la foi des péons qui vient alimenter la réserve de pouvoir de leur tortionnaire. Plus ils sont heureux, plus ils le rendent puissant.

Et c'est bien là toute la délicieuse iniquité de Gods vs Humans : l'égoïste Dieu qui préside à leur triste destinée est aussi le seul à pouvoir les rendre heureux. En leur envoyant une pin up, par exemple, qui les ralentira autant qu'elle les ravira. Cruel, tactique et apparemment assez dynamique, ce petit jeu destiné au marché du WiiWare semble prometteur. Un seul dieu n'est pourtant pas suffisant pour se rendre compte de l'intérêt du jeu sur le long terme, et de sa capacité à se renouveler. Vite, on en veut plus !