Visiblement, les médecins ne sauraient tomber d'accord sur le pouvoir addictif des jeux vidéo. Dimanche dernier, ils ont finalement abandonné l'idée, tout du moins pour l'instant, de désigner la dépendance aux jeux vidéo comme une affliction mentale semblable à l'alcoolisme, demandant aux psychiatres de continuer d'étudier la question.

Les experts en matière de dépendance se sont donc fortement opposés à cette idée lors d'un débat à la rencontre annuelle de l'American Medical Association (AMA). Ils insistent sur la nécessité d'études plus poussées avant que l'utilisation excessive des jeux vidéo, qui concernerait environ 10% des joueurs, ne puisse être classifiée comme affliction mentale. Le Dr. Stuart Gitlow de l'American Society of Addiction Medicine et de l'école de Médecine Mt. Sinai School à New York déclare :

Rien ne laisse supposer qu'il s'agit là d'une maladie physiologique complexe semblable à l'alcoolisme ou à la dépendance à d'autres substances, et il n'est pas question d'y apposer le mot "dépendance".

Cet avis apparaît en réaction à la proposition d'ajouter la Dépendance aux Jeux Vidéo comme affliction mentale dans un guide utilisé par les psychiatres américains, l'American Diagnostic and Statistic Manual of Mental Disorders, ajout qui favoriserait d'ailleurs les couvertures d'assurance sur les dits cas. Le comité ayant fait cette proposition l'a retirée avant même qu'elle ne soit véritablement débattue, envisageant d'utiliser les 5 ans séparant la prochaine révision du manuel pour prolonger les recherches sur ce sujet. Pour sa part, le Dr. Thomas Allen du Centre Médical d'Osler à Towson, dans le Maryland, pousse la comparaison :

Travailler sur ce problème n'est pas différent du travail avec des patients alcooliques. Le même déni, la même rationalisation, la même incapacité à l'abandonner.

Malgré tout, le Dr. Louis Kraus de l'Académie Américaine de Psychiatrie pour Enfants et Adolescents, également psychiatre au Centre Médical de la Rush University, considère que ce n'est pas aussi clair que cela pour l'instant.

Le comité de l'AMA fera sa recommendation finale aux 555 délégués après avoir considéré ces avis. Ces derniers voteront à ce sujet cette semaine.

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Si ça se trouve, on pourra bientôt demander un arrêt de travail pour faire une cure de désintox...