Earthworm Jim

Genre :

Expérience scientifique
Editeur : Shiny Entertainment 
Année
de sortie :
1994
Supports : Super Nintendo, Megadrive, Mega-CD, Game Boy, Game Gear et PC

Dans ce documentaire scientifique qui joue à "donf" la carte du révisionnisme du naturalisme darwiniste, Shiny Entertainment  bouleverse la théorie de l'évolution des espèces en proposant en guise de postulat la problématique interlope suivante : si j'avais la capacité de conférer instantanément au ver de terre la faculté de raison et des propriétés anthropomorphiques, serait-il plus performant et plus intelligent que l'homme ? En tous cas, c'est à cette question formidable qu'Earthworm Jim va tenter de répondre dans les règles exclusives du behaviorisme, une approche en psychologie qui ne scrute que les comportements observables, contrairement au constructivisme de Piaget qui ne se focalise que sur les processus de l'apprentissage. Pour ce qui est du pitch, Jim est un petit lombric qui se retrouve par accident transformé en véritable übermensch grâce à un cyber costume tombé de l'espace. De là va commencer un jeu de chat et de la souris entre Jim et Psykrow, dont la mission est de récupérer cet artefact. L'un combattant pour garder son précieux anthropomorphisme, et l'autre pour remplir son contrat de chasseur de prime.

Jim va présenter des caractéristiques morales et des aptitudes plus proches de l'humain que du ver, se permettant même le luxe de tirer un trait entièrement sur son ancienne condition d'animal en ayant sa propre bestiole de compagnie prénommée Snot, son ami gluant. Mais hélas, l'alchimie contre-nature nous dévoile toute ses limites : Jim a beau ostenter un corps aussi musculeux que celui de Kratos, il n'en demeure pas moins stupide, sombrant même dans une sorte de dégénérescence mentale à l'image d'un don d'organe qui n'aurait pas réussi à prendre. Cette altération génétique affectera également ses préférences sexuelles vers un fétichisme plus déviant, orienté sado, puisqu'il ne pourra s'empêcher de fouetter à la chaine toutes les personnes qu'il rencontrera avec la base de son crâne, souple et protubérante. Bref, Earthworm Jim nous gratifie d'une moralité truculente qui se résumerait à l'habit ne fait pas le moine, mais démontre également que ce n'est pas demain la veille que l'animal sera prêt à émettre un concept valide et ce, même si on lui greffe un cerveau de plus grande contenance à l'image de l'aire 44 de Broca, qui est le volume minimum pour que l'être vivant puisse maitriser les mécanismes du langage. En gros, la conclusion de cette expérience vidéoludique est que la puissance n'est rien sans maîtrise. Que pour imager, une F1 entre les mains d'un Senna et d'un Prost  ne procure pas les mêmes résultats. Et je crois que Trazom sera entièrement d'accord sur ce coup.

Non, Jim le ver de terre n'est pas dégénéré au point de s'adonner ouvertement au plaisir du fistage de vache. Il s'agit d'une illusion d'optique.