La fidélité, c'est bien, mais comment éviter la routine après toutes ces années de vie commune ? Une question qui se pose d'ailleurs franchement lorsqu'on connaît un tant soit peu l'histoire ambiguë des RPG made in Level-5. Des jeux de rôle de qualité, propres, enlevés, chatoyants... mais souffrant aussi doucement du syndrome "j'ai pas de personnalité" ! So what's up here with Rogue Galaxy ? Eh bien la mode étant aux héros un rien fadasse, vous vous glisserez ici dans la peau de Jester Rogue, jeune blondinet solitaire, au passé forcément trouble et fatalement héros de base qui s'ignore, dont la vie va changer lorsqu'il fera la rencontre d'un authentique pirate de l'espace. Voilà, voilà. Alors, j'en conviens, le trait est sciemment exagéré, mais avouons que même si l'histoire recèle quelques passages convaincants, leur impact est bien plus lié à l'excellente mise en scène qu'au scénario vite plan-plan...

L'alpha et l'oméga

Bon, alors s'il ne surprend pas vraiment, Rogue Galaxy n'en demeure pas moins assez efficace dès que l'action s'emballe. En sa qualité d'Action-RPG, les combats s'enclenchent avec nervosité et votre trio de héros (dont deux gérés par l'IA) offre quelques astucieuses possibilités de combos ! Super-attaques à séquences, customisation de l'équipement, fabrication de matériel dans son QG, quêtes annexes... pas de doute, l'ensemble se montre complet et cohérent. Pourtant, depuis Dark Cloud (tout de même sorti fin 2000 au Japon) la recette s'est certes étoffée, mais elle n'a pas non plus connu de bouleversements cosmiques. Rogue Galaxy se pare donc d'une superbe réal' pastelle et cell-chiadée, d'animations enjouées, et d'un univers héroïc-fantasy de bon aloi... Quoi ? Vous trouvez cette phrase informelle, limite passe-partout ? Bien vu. Comme ce jeu d'ailleurs. Car s'il est techniquement irréprochable, rien à faire, le frisson de l'excitation peine à s'exprimer...

Le copier et le coller

Du coup s'installe une étrange sensation de déception un rien culpabilisante. Car oui ce Rogue Galaxy en met plein les rétines. Oui, son univers invite au voyage... Mais stop, non je ne suis pas fou, j'ai vraiment l'impression de l'avoir déjà vu 200 fois ce foutu univers. Et puis, une fois de plus dans une production Level-5, où est passée cette étincelle, ce soupçon de génie, de personnalité, qui transcende une aventure pour la rendre diaboliquement épique ? Face à un Final Fantasy XII, décidément non, les deux titres ne jouent clairement pas dans la même galaxie. Remarquez en attendant sa sortie en juin prochain, vous aurez p'être tellement rincé le monde d'Ivalice que vous serez en quête d'une nouvelle dose pour rôliste. Et là, qui sait. Mais bon, on aura le temps d'en reparler lors du test...