Je ne saurais trop vous conseiller la lecture de l'intégralité de ce billet, mais voici néanmoins les 6 points principaux choisis par les deux créateurs, avec des extraits de leurs réflexions. Comme vous allez le voir, beaucoup de pistes ont déjà été évoquées ailleurs dans nos colonnes, ou dans les podcasts, mais quand ce sont les créateurs qui en parlent, c'est tout de suite plus intéressant :

Hybridation des genres. Les blockbusters de demain devraient de plus en plus mélanger les genres, à la manière de GTA.
Comment parvenir à réunir plusieurs genres, sans boursoufler une œuvre et la rendre indigeste ? Comment concilier histoire cohérente et jeu ouvert ? Répondre à ces questions sera sans doute un enjeu majeur pour les game designers de blockbusters.

Game design physique et quantique. L'intégration et l'utilisation de moteurs physiques réalistes aux mécaniques de jeu devrait se faire de plus en plus courante, comme c'est déjà le cas au sein de bons nombre de productions indie (de Braid avec les mécaniques du temps à PixelJunk Shooter avec celle des fluides)
Il est possible que ces gameplays expérimentaux soient ensuite récupérés et peaufinés avec davantage de moyens par de gros éditeurs, Nintendo en particulier, qui, fidèle à ses habitudes, en redéfinira la norme. (Cf Super Mario Galaxy).

Game design empathique. Une forme de jeu plus proche d'attentes secondaires à celle du divertissement, pour répondre à des besoins d'apprentissage, de maintien en forme, bien-être, etc. en se faisant au passage plus accessible - grâce à la poursuite du mouvement initié par la Wii avec de nouvelles interfaces de contrôle et de nouvelles expériences ludiques.
On demandera au jeu de s'adapter à notre niveau, notre psychologie et pourquoi pas à notre humeur.

Micro jeux, contenus épisodiques, gameplay social. Les micro-jeux et "petits" devraient se multiplier, d'après les deux créateurs, en partie grâce à la dématérialisation. Pour les game designers, il s'agira également, ajoutent-ils, d'un autre chantier qui concernera plus précisément le jeu en ligne, dans ses aspects sociaux, et les liens entretenus par certains genres avec les communautés à la Facebook.
Ces nouveaux jeux (de type Flower sur PSN ou Machinarium sur PC) correspondront à un pourcentage de plus en plus important de consommateurs adultes qui, bien qu'adeptes de jeux vidéo, ne souhaitent pas toutefois y investir trop de temps et d'argent.

Game design transmédia. La tendance n'est pas nouvelle, mais elle devrait s'intensifier : la déclinaison sur plusieurs médias. Mais au-delà de cela, des jeux complémentaires suivant les plates-formes devraient se multiplier, avec par exemple certains aspects joués sur téléphones mobiles s'interfaçant avec le jeu console, ou encore, tirant partie de la réalité augmentée.
En règle générale, les game designers devront avoir en tête une préoccupation qui deviendra de plus en plus essentielle : comment faire en sorte qu'un univers virtuel soit encore plus présent dans le réel ?

Le jeu vidéo à l'âge adulte. Il ne cesse de progresser en termes de maturité : le jeu vidéo devrait s'affirmer pleinement comme un média tout aussi "noble" que le cinéma, par exemple, au cours des 10 prochaines années. Ça ne veut pas dire pour autant qu'il n'a pas encore des progrès à faire en termes de narration, de scénarios, et de "tempérament", en se faisant peut-être plus subversifs, plus porteurs de propos, et s'intéressant à des thématiques plus adultes comme le sexe ou la politique.
On le sent tous, le jeu vidéo a atteint une certaine maturité.

Des analyses que nous partageons, d'ailleurs, ce qui doit bien vouloir dire qu'on n'est pas trop loin de la vérité... C'est évidemment l'avenir qui nous le dira, mais une chose est certaine : le jeu vidéo n'a pas fini de nous passionner !