Silent Hill

Genre :

Prévention routière flippante
Editeur : Konami
Année de sortie : 1999
Support : PSone et GBA

Silent Hill est un thriller psychologique moralisateur sur la sécurité routière qui aborde également les risques de l'adoption sauvage. Comme ferait Philippe Tesson, pour ressituer le jeu dans son contexte politique et social, nous sommes en 1999 et le taux d'accidentologie des cyclomoteurs est à son paroxysme avec 8029 tués dont 901 motards titulaires du permis gros cubes. Konami  décide donc devant cet hécatombe, de nous pondre une expérience vidéoludique traumatisante afin de sensibiliser les conducteurs de quatre roues aux conditions de fragilité des usagers en deux roues sur la chaussée, en nous promettant en guise de punition pour chaque possesseur du permis B qui aurait renversé un motard, une sorte de purgatoire anxiogène cauchemardesque et sans fin. En effet, le pitch est assez simple : Harry Mason et sa fille adoptive Cheryl roulent peinards en direction d'une station balnéaire dans leur 4x4 flambant neuf et croisent sur leur chemin un motard de la police qui les dépasse. Voulant tirer la bourre du siècle, Harry décide d'accélérer. Mais quelques centaines de mètres plus loin, il aperçoit la même moto couchée sur le bas côté de la chaussée, mais étant en vitesse excessive de winner, Harry qui s'était pourtant auto-proclamé « ze païlote de la route », manque de faucher de peu son conducteur en perdant le contrôle de son véhicule, qui terminera sa course au fond du fossé qui borde la route.

De là va commencer un châtiment extrême pour Harry, à qui l'on reprochera de ne pas avoir respecté les distances de sécurité ni d'avoir su adapter sa vitesse aux conditions de circulation de nuit. Pour la peine, on lui enlèvera sa fille à son réveil et on lui fera vivre un véritable calvaire dantesque digne du scénario que propose le long métrage L'échelle de Jacob. En plus de lui infliger des hallucinations roborativement terrifiantes, on lui fera également croire qu'il a élevé le double d'une entité malfaisante réincarnée en la petite Cheryl, ce qui soulèvera des problématiques assez intéressantes sur les dangers de l'adoption en général, et la nécessité impérative d'imposer par une loi votée au Sénat la traçabilité des origines des enfants que l'on décide de prendre sous son aile. Cela éviterait par exemple ce fait divers récent où un homme qui a été adopté aux États Unis est parti à la recherche de son véritable père génétique avant d'apprendre qu'il était en réalité le fils biologique de Charles Manson, le gourou nazi le moins rasé du monde. Bref, conducteurs de voitures : faites plus attention aux cyclomoteurs qui vous entourent et ce, même si vous pensez être des Ayrton Senna  en puissance. Le châtiment konamien qui vous attend en cas d'accident entrainant un usager en deux roues risquerait de vous mener à la folie, voire à une désocialisation complète. Encore un grand merci au soft Silent Hill premier du nom, a qui l'on doit après sa sortie, une chute de l'accidentologie motarde, qui est passée sous la barre des 4620 tués en 2007 (grâce à la sortie à cette date de  Silent Hill : The Arcade), soit 15 tués par milliard de kilomètres parcourus. Ce qui est une statistique acceptable après tout...

Plongé dans l'enfer des mauvais conducteurs, Harry tombe sur les restes de la chaise roulante de Christopher Reeves.