La remise en cause de la norme PEGI par Nadine Morano a lancé hier une vive polémique qui ne semble pas prête de s'arrêter. En effet, Jean-Claude Larue, délégué général du SELL (Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs) ne décolère pas. Ainsi il s'est entretenu avec le site leparisien.fr et n'hésite pas à se montrer particulièrement virulent à l'encontre de la Secrétaire d'Etat qui, à ses yeux, est tout simplement "partie en vrille"...

Je suis remonté, ça m'énerve ! (...) Je suis partagé, parce qu'en même temps je l'aime bien, mais elle ne bosse pas. Elle ne veut pas réellement travailler le sujet puisqu'on n'arrive pas à la voir. (...) C'est le degré zéro de la politique ! On fait de grandes déclarations tonitruantes, mais on ne propose rien.

Comme elle n'a pas étudié son sujet, quand on lui pose une question sur RMC, elle part en vrille (...) il ne se passera rien derrière ça, puisque rien n'est préparé. En faisant une telle sortie, elle fait de la politique, elle pense que cela fait bien de dire cela, c'est de la démagogie.

On est en période de Noël, on essaye d'informer et paf ! Ne sachant pas quoi répondre, elle disjoncte et vient tout parasiter avec ses déclarations à l'emporte-pièce (...) c'est la cellule familiale qui doit contrôler ce que les jeunes ont entre les mains.

Le principal reproche formulé par M. Larue à l'encontre de Nadine Morano semble donc se focaliser sur l'ignorance du sujet et la non communication. Une question que nous connaissons bien à Gameblog puisqu'il nous a finalement été impossible de rencontrer la secrétaire d'Etat après l'avoir sollicité au plus près suite à notre Lettre Ouverte.

PEGI est en vigueur dans 16 pays de l'Union Européenne, l'Angleterre vient de l'adopter après six mois de consultation. On a lancé une nouvelle version plus claire, PEGI 2.0, cette année et elle vient dire que tout ça c'est nul ! D'accord, mais qu'on en discute ! On échange avec les associations familiales qui nous font des critiques qu'on prend en compte ou non, mais avec elle, rien, il n'y a aucun dialogue.Après une demande écrite de rendez-vous (...) des dizaines d'appels auprès de son cabinet... aucune réponse à ce jour.

Si Nadine Morano multiplie les sorties liées à l'univers du jeu vidéo, elle ne peut désormais plus ignorer que les acteurs de cette industrie ne resteront pas, ou plus, les bras ballants. La réponse du SNJV hier soir a été rapide. À plus large échelle, il serait grand temps que les politiques instaurent un dialogue sain et constructif avec l'industrie du jeu vidéo... et pas uniquement lorsqu'il s'agit de subvention. Pour que les débats de 2010 n'aient pas un arrière goût de 1990. Les jeux vidéo, comme les joueurs, ont bien évolué depuis. À bon entendeur...