Space Invaders

Genre :

Shoot philosophique
Editeur : Taito
Année de sortie : 1978
Support : Arcade et consoles

Dans le fioutcheur, de gentils extraterrestres décident de venir en grosse armada sur notre planète dans le but d'y partager leur concept de vie altruiste axé sur l'emmagasinement de richesses intellectuelles et le renoncement aux biens matériels. Ils espèrent ainsi améliorer l'être humain du point de vue moral et offrir sur un plateau en adamantium, une paix durable sur Terre, s'inscrivant dans une démarche philosophique à la fois Nietzschéenne et Rousseauïste. Malheureusement, à la frontière spatiale terrienne, cet élan de cordialité se voit brisé par un seul et unique misérable douanier acariâtre, dont l'obédience politique se situe carrément bien à Droite. Complètement paranoïaque et gavé aux préhistoriques écrits anxiogènes d'Éric Besson, il manifestera vigoureusement son opposition à l'immigration cosmique en les canardant de sa pauvre petite tourelle limitée en déplacement...

Un constat aussi clair que de l'eau de roche martienne s'impose dans les esprits des extra-terrestres : les violents humains ne méritent pas de vivre. Ce sont en fin de compte tous des abrutis en puissance, et seul l'envahissement et l'asservissement total de leur planète pourraient finalement les sauver d'eux-mêmes. À partir de ce moment, les premières velléités bienveillantes de nos visiteurs se changent rapidement en haine roborative. De là s'ensuit alors une magistrale leçon de stratégie guerrière alien, avec des attaques axiomatisées de vaisseaux ennemis réglées métronomiquement à la chaîne, à la logique implacable furieusement vulcaine. Bref, à travers son œuvre interstellaire avant-gardiste, Taito nous dresse un bilan assez catastrophique de la capacité de l'être humain à pouvoir cohabiter avec les autres. Il stigmatise également un autre phénomène : la tendance à mettre tout le monde dans le même panier sous l'effet de l'exaspération. Par contre, le gros point un peu limite du soft : les graphistes du jeu ont osé truander le logo de Pix'N Love Editions, quel scandale !

Rentrez chez vous les Aliens !!! Déjà qu'on ne peux pas se saquer entre nous sur Terre...