Toilet Kids

Genre :

Shoot scatologique
Editeur : Media Ring
Année de sortie : 1992
Support : PC Engine

Media Ring, une firme nippone spécialisée dans les anneaux, nous démoule avec Toilet Kids l'unique cake vidéoludique scatologique de l'histoire du jivé. Il faut replacer ce titre dans son contexte politique et social : nous sommes en 1992 et l'empereur du Japon décide de se rendre en Chine pour la première fois. Pour fêter cela, l'éditeur va nous déféquer un shoot odorant pas banal pour marquer symboliquement cet événement, en nous rappelant par cette belle allégorie que, que l'on soit chinois ou japonais, au final, tous les matins nous devons tous satisfaire un Droit Naturel rousseauïste qui nous met sur un pied d'égalité : celui de couler un bronze bien odorant. Pour en revenir au jeu, sa trame se révèle digne d'une intrigue Lynchéenne au maximum de ses possibilités : un jeune homme s'apprête à annoncer avec fracas l'arrivée du capitaine caca, quand un geyser surréaliste émanant de ses gogues le propulse dans les airs avant de l'aspirer au fin fond de la cuvette. Puis dans une somptueuse diffraction narrative interlope digne du film Lost Highway, il se retrouve subitement aux commandes d'un vaisseau spatial dont l'objectif sera de détruire des fécalum anxiogènes à la chaîne... Great !

Durant ce raid scatologique, il explorera esthétiquement le champ lexical de l'anal et de l'animalité, avec en plus des habituels excréments volants et explosifs, des rencontres stratosphériques du troisième type avec des pénis à réacteurs, des bidets cracheurs de coprolithes ou encore des araignées aux postérieurs proéminents. Finalement, après l'éradication de plusieurs centaines de fientes cosmiques, se dressera tant bien que mal le boss de fin : une divinité asiatique sycophante coiffée d'un étron rose et dont l'unique moyen de défense résidera dans le balourdage de macarons puants de chez Ladurée, fraîchement coulés. Bref, tout ça juste pour illustrer sous la forme d'une parabole vidéoludique, une citation du truculent Edouard Herriot  qui disait : "La politique c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la merde mais pas trop". Le jeu proctologique qui a célébré comme il se doit l'esprit d'ouverture du Japon envers son ancien ennemi de toujours, la Chine. Ou pas.

Protégeant cette archirecture orientale composée exclusivement de matières fécales, ce boss de fin personnifie la notion de Droit Naturel de Rousseau.