A l'occasion d'un long entretien accordé au magazine anglais Edge, Dave Cox producteur de l'alléchant Castlevania : Lords of Shadow est revenu sur les divergences de développement entre les équipes japonaises et occidentales. L'occasion d'en apprendre plus sur les méthodes de travail qui, vous allez le comprendre, se trouvent actuellement encore aux antipodes...

Les développeurs japonais conçoivent habituellement un niveau après l'autre. Ils vont créer un niveau, le peaufiner jusqu'à ce qu'il soit exceptionnel, et ensuite seulement ils passent au niveau suivant. De leur côté les développeurs occidentaux conçoivent plutôt le jeu en entier, et ensuite ils le peaufinent. Il s'agit d'une approche radicalement différente. 

Parfois un développeur japonais va faire 6 niveaux et se dire "En fait, nous n'aimons pas ça"... et ils recommencent tout. Vous ne faites pas ça en occident ! Mais il y a de bonnes choses à procéder de la sorte : vous avez une démo de qualité rapidement dans le cycle de développement. Les développeurs occidentaux n'ont pas ce genre de niveaux avant la toute fin de la production.

Pour schématiser, chez les occidentaux les jeux prendraient vie définitivement en fin de cycle... alors que chez les japonais tout a l'air fini, alors qu'en fait il n'y a peut être que 10% de l'ensemble du jeu d'achevé. Deux approches effectivement diamétralement opposées qui peuvent par exemple expliquer les différences de rendu sur les démos présentées lors des grands salons internationaux. 

Mais les habitudes sont en train de changer. Obligés de s'occidentaliser dans leurs processus créatifs, les développeurs japonais pourraient bientôt aborder de manière différente la création d'un jeu. A suivre, mais la métamorphose semble être en marche...