Sacré Jack Tretton. Dans un entretien vidéo accordé à Forbes, le patron de Sony Computer Entertainment of America s'est permis, une fois de plus, quelques déclarations assez fortes de café. Lorsque le journaliste de Forbes, Quentin Hardy, lui demande simplement "qu'est-ce que vous aimez chez Microsoft, quelle est leur force ?", voici ce que Tretton répond :

Leur argent. (...) Ils peuvent se permettre d'être plus patients. Nous sommes beaucoup plus dépendants du profit. Il est dans notre intérêt d'obtenir un retour sur investissement sur une période raisonnablement plus courte.

Jusqu'ici, tout va bien, serait-on tenté de dire. Répétant la question, mais cette fois pour Nintendo, Tretton explique :

Nintendo est presque diamétralement opposé [à Microsoft]. Ils savent ce qu'ils font bien et s'y tiennent. Il livrent une expérience casual, orientée vers la jeunesse, qui est très appréciable après 20 ans. Et ils font de l'argent, ils impriment de l'argent. La rentabilité est leur focus principal. Et les fonctionnalités c'est bien, mais la rentabilité est reine...

Il était temps, à ce moment de l'interview, de passer à l'auto-portrait. Et voici donc ce que l'ami Jack répond en ce qui concerne Sony :

Nous nous voyons quelque part entre les deux. Nous ne disposons pas d'une réserve d'argent illimitée, nous nous adressons à un marché plus de masse, nous sommes prêts à prendre un peu plus de risques qu'un concurrent comparé à Nintendo.

Et dans une industrie qui a indubitablement eu à faire face à quelques challenges cette année, nous aimons à dire que l'environnement dans lequel PlayStation gagne, c'est ce qu'il y a de mieux pour cette industrie, parce que nous avons une marque qui est capable de jouer sur une base internationale - auprès des jeunes comme des plus âgés, des hommes et des femmes - là où nos concurrents ont tendance à être relégués soit à des régions, soit à des audiences spécifiques.

Pour résumer, chez Sony, on est prêt à prendre plus de risques qu'ailleurs, mais décidément, ils ont l'air heureux avec plein d'argent, eux. Fort heureusement pour Sony, le style Tretton n'est pas mondial, lui.