Prince of Persia

Genre :

Action-acrobatie
Editeur : Broderbund
Année de sortie : 1989
Support : consoles et ordinateurs préhistoriques

Sponsorisé idéologiquement par Luc Besson, Prince of Persia traite de la naissance de la discipline du Parkour, art du déplacement ramenard qui consiste à optimiser les éléments des architectures urbaines et à les franchir, en utilisant diverses acrobaties : sauts, escalades, voire défenestration parfois... Il aborde également de façon anecdotique un rite persan anxiogène encore aujourd'hui décrié par les harpies de la truculente association Ni Putes Ni Soumises : le mariage forcé. Sinon, l'intrigue du soft est fort simple : profitant de l'absence du grand Sultan, le cruel vizir Jaffar oblige la princesse à l'épouser pour pouvoir régner sur le pays entier. Comme elle est blonde, il lui offrira gracieusement 1 heure de réflexion, la menaçant de la trucider si elle refuse. De son côté, un prince issu des banlieues et adepte du Parkour, décide de voler à sa rescousse en se compliquant la vie pour rien à traverser le palais d'une façon furieusement stylée, dans la plus pure tradition des maîtres à poser David Belle et Sebastien Foucan, les deux éminents fondateurs du groupuscule sarcellois Yamakasi.

Le jeu illustre l'hypothèse émise par la psycho-analyste britannique Phyllis Bottome, comme quoi de façon instinctive, chaque espèce vivante travaille à s'adapter au mieux possible à son environnement. Ainsi notre prince, dont le nom est inconnu mais que nous avons judicieusement baptisé Slimane pour le fun, fera preuve de qualités anthropomorphiques déguisées en s'agrippant de manière koalaesque aux bordures des murs, ou encore en effectuant des bonds prodigieux, tel le mythique lapin des Flandres. Très riches en informations, on y apprend également qu'à l'origine le Parkour est né, finalement, d'une motivation essentiellement sexuelle : celle de jouer les cadors acrobatiques dans le but de se chopper un maximum de gonzesses. Ici par exemple, le jeune Slimane compte bien scorer avec la princesse par son unique performance physique. Pour conclure, Prince of Persia est LE jeu culte qui démontre que pour pouvoir tirer son coup, l'homme en rut est capable de tout. Quitte à finir empalé sur des pics, tassé comme une crêpe après une chute de deux étages, ou encore embroché comme un Chich Taouk au bout du cimeterre d'un soldat zélé. Il constitue également un pamphlet acerbe contre les architectes perses et leur sale manie à négliger le respect des normes de sécurités dans les palais, en construisant le plus souvent d'interminables couloirs menant sur de longues pointes acérées ou du vide mortel. D'ailleurs aujourd'hui, le designer Karim Rashid l'a bien compris.


Les architectes perses se fichent royalement des normes de sécurité. Slimane se fait broyer par un miroir très design estampillé par le maître Karim Rashid himself.