Un peu plus de deux ans se sont écoulés depuis la sortie du jeu d’infiltration signé Cyanide, et voilà que Styx récidive déjà. Après ses méandres dans la tour d’Arkenash, quel genre de fourberies le Maître des Ombres a-t-il trouvé pour nous faire jouer de nouveaux tours ?

 

Bienvenue à Thoben

L’histoire commence à Thoben, une ville de bandits où Styx s’est établi depuis la fin de ses précédentes pérégrinations. Alors qu’il termine l’une de ses basses besognes, le Roi des voleurs va être mandaté pour dérober le sceptre d’un ambassadeur.

Dès le prologue (qui sert de tutoriel), les joueurs ayant fait Master of Shadows s’apercevront sûrement que le level design a été entièrement repensé pour ce nouvel opus. La verticalité qui caractérisait les niveaux d’Arkenash est toujours de la partie,  et c’est avec un réel sentiment de liberté que l’on arpente les  environnements ouverts du nouveau jeu d’infiltration de Cyanide. En plus de nous proposer des décors variés, le soft de l’équipe française peut se targuer d’une bonne réalisation. Et même si certains niveaux en intérieur sont un peu sombres, le moins que l’on puisse dire c’est que l’ensemble est plutôt bien réussi. Que ce soit dans les différentes villes, les forteresses ou les cavernes, Styx se faufile comme une souris à travers un gruyère. Il passe sous les planchers, par les sous-sols, et les fenêtres ouvertes sans se faire voir, la discrétion restant sa plus grande alliée.

On remarque aussi assez rapidement que la composante « plateformer » a été accentuée. Heureusement les petites frustrations dues à certains sauts maladroits que l’on a pu connaître dans Master of Shadows appartiennent au passé.  Notre gobelin est devenu plus précis dans ses déplacements, ce qui se traduit pas un gameplay d’une fluidité exemplaire. Désormais, Styx sait passer  les angles formés par certaines corniches et peut aussi grimper aux cordes et se balancer pour atteindre une plateforme en hauteur ou trop éloignée. On regrette toutefois qu’il n’ait pas  appris à refermer les portes derrière lui, même si les gardes que l’on croise ne prêtent pas d’attention à ce genre de détail. Soit dit en passant, ces derniers semblent parfois souffrir  d’une forte myopie lorsque l’on joue dans les premiers modes de difficulté « Découverte » et « Initié ». Mais à partir du mode « Gobelin » ils sont bien plus réactifs et restent dans tous les cas des ennemis redoutables lors des combats rapprochés. Car ne faisant que la moitié de la taille d’un homme, et bien que le système de parade ait été légèrement assoupli,  il est toujours difficile de résister à l’assaut de plusieurs gardes. Donc en cas d’alerte, il sera préférable de prendre la fuite pour aller se cacher dans une male ou un placard en attendant que la situation se calme. Afin d’éviter les affrontements directs, notre petite créature à la peau verte pourra compter sur les effets liés à la consommation de sa substance magique préférée.

 

Plus d’un tour dans sa besace

Fidèle à lui-même, Styx est toujours addict à l’Ambre. Ce fameux élixir lui confère certaines aptitudes hors du commun. On retrouve donc toutes les compétences acquises lors du précèdent opus. A commencer par la « vision d’Ambre » qui lui permet de mettre en évidence les éléments du décor avec lesquels il peut interagir comme les consommables,  les rebords sur lesquels il peut s’accrocher, ainsi que les éléments du mobilier qu’il ne devra pas heurter au risque de se faire repérer. Auquel cas, il pourra toujours se rendre temporairement invisible pour échapper aux gardes alertés par le bruit. Une autre particularité de Styx est de pouvoir se cloner. Comme dans Master of Shadows, cette capacité est un élément central du gameplay qui se précise à mesure que l’on débloque les différentes compétences à notre disposition. Ces dernières sont  réparties dans un arbre qui se compose lui-même des cinq branches Furtivité, Assassina, Perception, Clonage et Alchimie.

La branche Alchimie est directement liée avec une autre des nouveautés introduites par Shards of Shadows qui n’est autre que le crafting. Styx a désormais la possibilité de fabriquer ses propres potions et d’autres petits outils bien utiles comme des crochets, indispensables pour forcer certaines serrures, ou des pièges à placer au sol en espérant qu’un des gardes en patrouille marche dessus. Pour pouvoir s’adonner à toutes ces fourberies, il faudra trouver les différents ingrédients disséminés un peu partout dans les niveaux et gagner des points de compétence qui récompensent chaque mission. D’où l’intérêt de bien explorer les lieux, de remplir les objectifs secondaires et de relever les défis de façon à maximiser son score final. Malgré leur caractère facultatif, il serait dommage de passer côté de ces activités annexes qui ne feront qu’enrichir une expérience de jeu déjà très variée.

 

Difficile de s’ennuyer dans Styx : Shards of Darkness. Le gobelin qui parle est de retour et ne fait pas les choses à moitié. Car en plus de corriger les défauts du premier opus qui était loin d’être mauvais, le nouveau titre de Cyanide ne manque pas de nouveautés. Sans révolutionner le genre pour autant, le studio français réalise tout de même une belle performance qui, à n’en pas douter, fera le bonheur des amateurs d’infiltration. En tout cas Styx n’a pas volé sa réputation et mérite amplement sa place à côté des plus grands.