Incontestablement un OVNI vidéoludique, Conception II m'avait immédiatement attiré par son character design attrayant. 40 heures et une localisation plus tard, un verdict impartial est de rigueur.

Dans Conception II, un mal profond et ancien inonde le monde de monstres par le biais de 7 «labyrinthes du péché», menaçant l'avenir de l'humanité. Seuls quelques élus appelés 聖徒 (qu'on traduira grossièrement par «enfants de la lumière»), ont le pouvoir de sceller lesdits labyrinthes. Vous l'aurez compris, on s'en fiche! L'intérêt est volontairement placé ailleurs, à savoir dans le système de jeu complètement barjo qui consiste à faire des gosses (!)

Vous allez donc très logiquement commencer par choisir une femme. La première phase du gameplay vous plonge dans des mini-events très dating sim assez bien foutus : les filles sont très réussies, parfaitement animées, drôles et franchement mignonnes. Même si tous les dialogues ne sont pas parlés, les doubleuses ont fait un travail formidable, en particulier la doubleuse de Rorona Mai Kadowaki qui incarne une Toori absolument adorable. Seulement voilà, les events sont pas super nombreux et on a tendance a tourner singulièrement en rond. A noter que les conversations vont laissent des choix de réponses, mais l'impact sur le gameplay apparaît quasi-nul. Une fois que vous avez conclu, vous pouvez aller directement à l'église pour donner naissance à votre progéniture. Pas la peine d'éloigner les enfants, la conception se fait d'un simple contact de la main (!!) du héros et de l'héroïne. Votre gamin sort aussitôt de son oeuf (!!!), reste à lui choisir un job (mage blanc, mage noir, épéiste, etc.) et le voilà prêt à vous suivre dans les donjons. On se retrouve donc à se balader avec toute cette joyeuse marmaille dans des donjons remplis de monstres sans merci. En dépit d'une violation manifeste du Droit International du Travail, vos enfants seront en première ligne pour faire le sale boulot d'exorciste.

C'est là que ça coince : le système de combat propose d'attaquer l'ennemi de quatre côtés différents, un peu comme dans Atelier Ayesha. Mais la comparaison s'arrête là : ici on répète inlassablement les mêmes choses, à savoir l'attaque la plus puissante en votre possession, afin éliminer l'ennemi. Les notions d'altération d'état et buff existent bien, mais en 40 heures je n'y ai pas vu un impact significatif sur le gameplay. Dans le même esprit, la spécialisation des «enfants» ne saute pas aux yeux. Il y a bien un système de chain pour retarder le tour de l'ennemi, mais encore une fois cela ne fait guère la différence dans des combats qui ne sont au final que de simples rapports de force. Ca pourrait passer à la limite si le jeu ne faisait pas n'importe quoi avec le niveau de difficulté. La plupart des boss sont simples, quelques-uns ici et là plus problématiques. Sur les 5 boss du dernier donjon, j'ai écrasé les 4 premiers, mais j'ai un déficit de 5 niveaux pour ne serait-ce que rivaliser avec le dernier. Après des heures à me faire ch** à monter les étages, ça passe vraiment pas. 

Conception II est une énorme dichotomie entre les deux aspects qu'il met en avant. En combat, il est moche, monotone et les musiques sont pénibles. A l'inverse dans les rencards, les filles sont mieux modélisées, l'environnement sonore est plus agréable, les artworks sont cools et on s'amuse beaucoup plus. En fait, j'ai l'impression que le gros problème de ce jeu, c'est qu'il est trop long. Plus court, il aurait été plus digeste dans ses combats, ça aurait dynamisé la partie dating sim et on profiterait plus tranquillement du séduisant character design (un peu gâché par 2-3 trucs un peu kitsch il faut le préciser).