A l'occasion de la sortie prochaine de Shining Ark, je vous propose un petit test de son prédécesseur. J'ai connu Shining Blade via un magazine de jeu vidéo japonais, Gamerga (qui a malheureusement disparu depuis). A la SECONDE où mes yeux se sont posés sur cet article, j'ai su que j'aillais acheter Shining Blade.

C'est que le character design de l'illustre illustrateur Tony me ferait acheter à peu près n'importe quoi. Sauf que dans le cas présent, j'en ai pour mon argent, car j'aime beaucoup les personnages de Shining Blade (bon j'avoue, surtout les filles...). Les méchants sont également assez classes et relativement travaillés, car les généraux ennemis ont tous un double langage, une hypocrisie et une cruauté qui donne lieu à des dialogues assez sympas. Il y a en plus un système ultra complexe de friend level entre le héros et les héroïnes qui déclenche de temps à autre des events très rigolos et débouche sur une foule de fins différentes pour ceux qui ont le temps de la refaire en boucle.

A l'inverse, l'histoire ne passionne pas dans son ensemble. Sorte de mix entre Fire Emblem et Vakyria Chronicles, il est question de la reconquête de pays occupés par un vilain empire qui s'est mis dans l'idée de ressusciter un dragon démoniaque. Il y a d'assez bons moments (tout ce qui concerne Roselinde en particulier), mais le jeu n'arrive pas à reproduire le côté épique de ses modèles. Les graphismes sont juste dans la moyenne de la PSP, assez correct pour rester agréable à l'oeil. Le domaine où Shining Balde excelle vraiment est la musique : l'OST est magique et le thème de Roselinde se glisse aisément dans mon top 5 de 2012. Pour un jeu qui tourne autour du chant de ses héroïnes, je suppose qu'ils n'avaient pas trop le droit à l'erreur. Mais voilà le résultat est là : une très très bonne bande-son intelligemment distillée qui plus est.

Si j'ai mentionné Valkyria Chronicles et Fire Emblem, c'est parce que le gameplay s'inspire directement des deux. Mediavision, son développeur, a d'ailleurs réalisé l'excellent mais non-localisé Valkyria Chronicles 3. Il y a donc pas mal de similarités, à commencer par les «personnalités» déjà présentes dans VC (ex. leadership de Sakuya : si 2 alliés ou pus sont présents, ses stats augmentent temporairement). Les tours de jeu utilisent des cristaux qui sont totalement identiques aux CP, et chaque classe est un équivalent heroic-fantasy de celles de VC (ex. archer = sniper, etc.). Ceci dit, Shining Blade n'oublie pas d'apporter quelques nouveautés. Déjà, un personnage peut être «accompagné» dans son déplacement par autre, sans consommer les movement points de ce dernier, ce qui facilite l'avancée de votre front. Les link attacks permettent à des personnages proches de porter un coup supplémentaire. Ces des possibilités sont en fait une généralisation du Direct Command de Kurt dans VC3. A noter que les archers peuvent riposter (ce qui n'était pas le cas des snipers). Les mages ne le peuvent pas, mais sont en mesure de toucher jusqu'à 8 ennemis présents dans leur champ de vision. En dehors des attaques normales, chaque personnage possèdent des Force Attacks très puissantes et possédant divers propriétés. Mais la particularité majeure de Shining Blade est le chant de ses héroïnes. Les filles les plus en vue peuvent entamer une mélodie qui booste votre équipe ou pénalise les ennemis. C'est également le seul moyen de briser les Force Fields qui protègent solidement la plupart des boss du jeu. Cependant, la chanteuse se retrouve sans défense et ne peut plus agir en combat. C'est donc parfois délicat à exécuter.

Un très bon système de jeu donc, mais hélas ruiné par un truc BÊTE : c'est super-facile! Les ennemis ont grand peine à vous égratigner alors que toute attaque normale de votre part fait des dégâts considérables. Et je ne vous parle même pas des Force Attacks qui balayent un boss en 2 coups. Ahuri devant une telle promenade de santé, j'ai cherché le mode ultra-difficile, mais en vain. Cette facilité est catastrophique car du coup, il n'est jamais nécessaire d'établir une quelconque stratégie, ce qui pour un Strategy-RPG est pour le moins gênant. On est loin, très loin de l'enfer de la guerre vécu dans Valkyria Chronicles 3. Seul le boss de fait m'a fait transpirer un petit peu, le donjon postgame étant ardu mais loin d'être insurmontable.

J'ai tout de même fait Shining Blade en 40h d'un trait, sans me lasser. Mais il est vraiment rageant de constater qu'il aurait pu être culte simplement par l'ajout d'un mode difficile. Un RPG honnête qui emprunte intelligemment à Fire Emblem comme à Valkyria Chronicles, sans toutefois pouvoir prétendre égaler l'un ou l'autre.